Les premières mesures réalisées de captation de CO2 dans l’atmosphère montrent que le taux moyen de CO2 était de 315 parties par million (ppm) en 1958, de 355 en 1992 et qu’il a aujourd’hui franchi le niveau de 400 ppm. Cette augmentation est spectaculaire et la nature n’a pas eu la capacité de stocker ce supplément de CO2, notamment par les forêts et les océans.
Les dérèglements climatiques liés aux activités humaines sont maintenant connus de tous, appuyés les rapports successifs du GIEC.
Pour retrouver une période aussi chaude qu’aujourd’hui, il faut remonter environ 125.000 ans en arrière. Mais, à l’époque, le réchauffement était de nature très différente, lié à une importante variation de l’ensoleillement.
Le changement climatique actuel se singularise des précédents par sa vitesse et surtout l’influence de l’activité humaine dans ce processus.
Cette influence des activités humaines sur notre environnement pousse d’ailleurs certains scientifiques à considérer que nous ne sommes plus dans l’holocène (nom donné à la dernière période géologique), mais désormais dans l’anthropocène, une nouvelle période de type géologique profondément marquée par les activités humaines.
Cette exposition – réalisée par Géopolis sur base des travaux de Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec et de Pierre Larrouturou – pose le constat de la situation et établit des pistes pour un sursaut.
Le réchauffement : un constat
Ce n’est que depuis la fin du XIXe siècle que la température moyenne du globe peut être estimée avec une relative précision grâce à la multiplication des stations météorologiques à travers le monde. Depuis les débuts de ces mesures, les températures ont incontestablement augmenté, d’environ 0,85°C, avec de fortes variations selon les régions.
Sur fond de ce réchauffement climatique perceptible se sont également multipliés les événements climatiques qualifiés d’extrêmes. Par exemple, le cyclone Irma survenu dans les Caraïbes en septembre 2017 a battu tous les records avec des rafales à presque 365 km/h. Une étude d‘une compagnie d’assurance confirme que les événements climatiques extrêmes ont plus que triplé depuis 1980. La diminution du nombre de jours de gel est un autre indicateur du réchauffement.
Des glaciers qui régressent
Témoins du réchauffement climatique, les glaciers ont reculé à peu près partout. Dans les Alpes suisses, ils auraient ainsi perdu 40% de leur surface, et leur volume a été divisé par deux entre 1850 et 1999. Ce constat vaut pour l’ensemble de la planète, en particulier en Patagonie et en Amérique du Nord où les diminutions sont très marquées. Seuls les glaciers de Nouvelle-Zélande ont pour l’instant échappé au phénomène.
La diminution des glaciers s’accompagne également d’une nette diminution des surfaces enneigées. À l’échelle du globe, la surface maximale d’enneigement sur la planète a ainsi été réduite d’une surface équivalente à 5 fois la France.
Les sols gelés en permanence (le permafrost) commencent à fondre
Le permafrost, ou pergélisol, est un sol dont la température ne dépasse pas 0 °C au moins pendant une période de deux ans. La plupart de ces sols se trouvent dans les hautes latitudes et les massifs montagneux mais, dans l’hémisphère Nord, leur présence est quasi permanente au-delà du 60° parallèle (au niveau de la ville d’Oslo) depuis la dernière période glaciaire, il y a 20 000 ans.
Il arrive néanmoins qu’une partie du permafrost dégèle en surface dans les zones où les températures dépassent 0°C en été. L’épaisseur de ce dégel est ce qu’on appelle la « zone active » du pergélisol.
Sensible au réchauffement climatique, l’évolution du permafrost et de sa zone active est un bon indicateur des changements climatiques. Depuis les années 1980, les observations montrent que la température moyenne du pergélisol a augmenté de 2°C, approfondissant sa zone active jusqu’à 90 centimètres.
Quiz
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Non, le permafrost est une une zone où les terres restent gelées en permanence pendant une période d’au moins deux ans
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Bonne réponse !
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Non, le permafrost est une une zone où les terres restent gelées en permanence pendant une période d’au moins deux ans
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Non, en moyenne, la température a augmenté de 0,85°C, bien que des différences de température encore plus importantes aient été mesurées par région.
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Non, en moyenne, la température a augmenté de 0,85°C, bien que des différences de température encore plus importantes aient été mesurées par région.
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Bonne réponse ! En moyenne, la température a augmenté de 0,85°C, bien que des différences de température encore plus importantes aient été mesurées par région.
Moins de banquise
Recouvrant l’océan Arctique jusqu’au pôle Nord et l’océan Austral autour du continent antarctique, la banquise s’étend à son maximal en hiver sur 15 millions de km² en Arctique et sur 20 millions de km² en Antarctique – soit davantage que la superficie de la Russie (17 millions de km²). Elle offre à la planète une immense couverture réfléchissante qui lui permet de limiter l’absorption des rayons solaires et donc de se réchauffer davantage.
L’évolution des banquises arctique et antarctique est différente. Alors que la banquise australe connaît une expansion de 1,5 % par décennie depuis 1979, la banquise arctique a, depuis la même date, diminué de 11 % par décennie. La baisse de superficie s’accompagne également d’un amincissement de 1,8 m en hiver entre 1978 et 2008.
La croissance de la banquise australe, que les scientifiques expliquent par des vents locaux, est cependant loin de compenser les pertes de l’Arctique.
La fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique
Si la fonte de la banquise n’a pas d’incidence sur le niveau des mers, il n’en va pas de même en ce qui concerne les glaces continentales. Le Groenland et l’Antarctique sont notamment recouverts d’énormes calottes de glace dont l’épaisseur peut parfois dépasser 3 kilomètres.
Jusqu’aux années 1990, la quantité de neige tombée et retenue par le glacier compensait la quantité d’eau rejetée dans l’océan (du fait du ruissellement et de la formation d’icebergs). Or, selon les données satellitaires, cette perte de glace s’est accélérée.
Perte de glace annuelle (moyennes annuelles)
1992-2001 | 2002-2011 | |
Groenland | 34 milliards de tonnes/an | 215 milliards de tonnes/an |
Antarctique | 30 milliards de tonnes/an | 147 milliards de tonnes/an |
L’acidification des océans
Se comportant comme un immense puit à carbone, l’océan a absorbé environ 30 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) produites par les activités humaines. Bien que positive pour notre atmosphère car permettant de diminuer la présence de ce gaz à effet de serre, cette absorption a des conséquences négatives pour le milieu marin. Elle augmente en effet l’acidité des océans, entraînant une diminution des ions carbonates nécessaires aux récifs coralliens et autres organismes à squelettes calcaires.
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Bonne réponse
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Non, c’est la réponse 1
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Non, c’est la réponse 1
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Non, bien que la fonte la banquise n’affecte pas le niveau de la mer, cela ne s’applique pas à la fonte des glaces continentales. Cela est dû en partie au fait que le Groenland et l’Antarctique ont des calottes glaciaires de 3 kilomètres d’épaisseur, qui peuvent libérer un énorme volume d’eau.
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Oui, bien que la fonte la banquise n’affecte pas le niveau de la mer, cela ne s’applique pas à la fonte des glaces continentales. Cela est dû en partie au fait que le Groenland et l’Antarctique ont des calottes glaciaires de 3 kilomètres d’épaisseur, qui peuvent libérer un énorme volume d’eau.
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Non, bien que la fonte la banquise n’affecte pas le niveau de la mer, cela ne s’applique pas à la fonte des glaces continentales. Cela est dû en partie au fait que le Groenland et l’Antarctique ont des calottes glaciaires de 3 kilomètres d’épaisseur, qui peuvent libérer un énorme volume d’eau.
Le rôle des hommes dans le réchauffement
L’influence du CO2 dans le réchauffement climatique a été pour la première fois constatée à la fin du xixe siècle alors que la révolution industrielle était en marche.
En 1896, le scientifique suédois Svante Arrhenius annonce un possible réchauffement climatique du fait de l’augmentation du niveau de CO2, qui est un gaz à effet de serre, est déjà identifiée. Il imagine que les activités humaines pourraient doubler le volume de CO2 sur la planète, mais à un horizon de … 3 000 ans.
Cependant, à l’époque, les scientifiques qui s’intéressent à la question croient à des capacités presque sans limites d’absorption du CO2 par la planète, notamment par les océans et par les forêts.
C’est en 1958 qu’est créée la première station de mesure de la concentration de CO2, sur l’île d’Hawaii, effectuant des mesures systématiques et continues de l’atmosphère, en particulier l’oxygène et le CO2.
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Non, c’est en 1896
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Bonne réponse !
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Non, c’est en 1896
La dernière période glaciaire a commencé il y a un peu plus de 100 000 ans et a atteint son apogée il y a 20 000 ans (le maximum glaciaire). La surface terrestre était alors de 4 à 5 °C plus froide qu’aujourd’hui, avec notamment des refroidissements très marqués dans les zones polaires.
Aujourd’hui, nous sommes dans une période dite « interglaciaire » qui a commencé il y a 12 000 ans.
Cette alternance de périodes glaciaires et de périodes interglaciaires beaucoup plus courtes se répète de façon régulière sur 430 000 ans. Elle est notamment due à la position de la Terre sur son orbite, mais l’effet de serre joue un rôle amplificateur de ce phénomène.
Si des réchauffements climatiques ont donc déjà eu lieu par le passé, ils se sont étalés sur de très longues périodes. En comparaison, le réchauffement actuel est 50 fois plus rapide que celui qui était observé il y a 125 000 ans.
Quiz
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Non, c’est en étudiant la glace aux pôles. Chaque année, une couche de neige est ajoutée aux poteaux entre 70 et 100 mètres, ce qui exerce une pression énorme sur la couche inférieure. Cela crée de petites bulles d’air dont la composition correspond à celle de l’atmosphère du moment. Nous pouvons aujourd’huit étudier ces bulles d’air en forant dans ces calottes glaciaires. Nous avons ainsi découvert les fluctuations climatiques précédentes.
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Non, c’est en étudiant la glace aux pôles. Chaque année, une couche de neige est ajoutée aux poteaux entre 70 et 100 mètres, ce qui exerce une pression énorme sur la couche inférieure. Cela crée de petites bulles d’air dont la composition correspond à celle de l’atmosphère du moment. Nous pouvons aujourd’huit étudier ces bulles d’air en forant dans ces calottes glaciaires. Nous avons ainsi découvert les fluctuations climatiques précédentes.
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Oui, chaque année, une couche de neige est ajoutée aux poteaux entre 70 et 100 mètres, ce qui exerce une pression énorme sur la couche inférieure. Cela crée de petites bulles d’air dont la composition correspond à celle de l’atmosphère du moment. Nous pouvons aujourd’huit étudier ces bulles d’air en forant dans ces calottes glaciaires. Nous avons ainsi découvert les fluctuations climatiques précédentes.
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Non, c’est depuis 800 000 ans.
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Non, c’est depuis 800 000 ans.
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Bonne réponse !
Les glaces : mémoires du climat
Les « archives » du climat sont présentes dans les glaces des pôles.
Au début des années 1980, sur la base soviétique de Vostok, un carottage de 2 kilomètres a permis de remonter 150 000 ans en arrière et de vérifier que les concentrations de CO2 sont généralement totalement corrélées avec les variations de température. Plus il fait froid, plus les concentrations sont faibles et inversement.
Ces analyses montrent également que les niveaux actuels de concentration de CO2 (à l’époque 370 ppm, et plus de 400 aujourd’hui) n’ont jamais été atteints au cours des 150 000 dernières années, plafonnant à 300 ppm maximum. D’autres carottages plus récents ont permis de remonter jusqu’à 800 000 ans, avec des conclusions similaires.
Le changement climatique actuel se singularise des précédents par sa vitesse et surtout l’influence de l’activité humaine dans ce processus.
Cette influence des activités humaines pousse certains scientifiques à considérer que nous ne sommes plus dans l’holocène (nom donné à la dernière période géologique), mais désormais dans l’anthropocène, une nouvelle période de type géologique profondément marquée par les activités humaines.
Pour retrouver une période aussi chaude qu’aujourd’hui, il faut remonter environ 125 000 ans en arrière. Mais, à l’époque, le réchauffement était de nature très différente, lié à une importante variation de l’ensoleillement.
L’effet de serre ?
L’effet l’effet de serre est un phénomène naturel qui contribue à la régulation des températures à la surface d’une planète dotée d’une atmosphère. L’effet de serre est fondamental à la vie sur terre, permettant à la température moyenne de la terre d’approcher les 15 °C ; sinon, elle serait négative et avoisinerait les -18 °C.
Le fonctionnement est simple : les gaz à effet de serre (dont le CO2) agissent un peu comme la vitre d’une serre. Ils laissent entrer dans l’atmosphère une grande partie du rayonnement solaire, mais retiennent une grande partie du rayonnement infrarouge qui est bloqué par ces gaz et par les nuages et part dans l’autre sens. Ce faisant, la température dans la serre, ou l’atmosphère, augmente.
Le rejet de CO2, dont le taux a augmenté de 25 % sur la planète depuis 1900, bouleverse les équilibres, contribuant à renforcer l’effet de serre et provoquant une augmentation de la température moyenne sur la planète.
Le rejet de CO2, dont le taux a augmenté de 25 % sur la planète depuis 1900, bouleverse les équilibres, contribuant à renforcer l’effet de serre et provoquant une augmentation de la température moyenne sur la planète.
D’où viennent les émissions de CO2 ?
Le CO2, ou dioxyde de carbone, premier responsable de l’effet de serre, est émis chaque fois que nous brûlons du charbon, du pétrole, du gaz naturel ou du bois et lors de la production de ciment.
Le rythme des émissions a pratiquement doublé entre 1970 et 2015. D’après le Global Carbon Project, elles ont atteint 41,8 milliards de tonnes (gigatonnes) dont 36,3 milliards ont résulté de l’utilisation des combustibles fossiles et de la fabrication du ciment.
Tout le CO2 émis par les activités humaines ne reste pas dans l’atmosphère, puisque la nature parvient à en absorber une partie, les océans (26 %) et la végétation (31 %).
Mais le reste demeure dans l’atmosphère, le CO2 ayant une durée de vie largement supérieure à 100 ans.
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Non, c’était il y a 125 000 ans
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Non, c’était il y a 125 000 ans
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Bonne réponse !
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Non, les océans (26 %) et la végétation (31 %) absorbent en total 57% des émissions émis par les activités humaines.
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Oui, les océans (26 %) et la végétation (31 %) absorbent en total 57% des émissions émis par les activités humaines.
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Non, les océans (26 %) et la végétation (31 %) absorbent en total 57% des émissions émis par les activités humaines.
Le CO2 n’est pas le seul responsable
L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de piéger la chaleur à la surface. L’effet de serre est fondamental à la vie sur terre, permettant à la température moyenne de la terre d’approcher les 15 °C ; sinon, elle serait négative et avoisinerait les -18 °C.
Le fonctionnement est simple : les gaz à effet de serre (dont le CO2) agissent un peu comme la vitre d’une serre. Ils laissent entrer dans l’atmosphère une grande partie du rayonnement solaire, mais retiennent une grande partie du rayonnement infrarouge qui est bloqué par ces gaz et par les nuages et part dans l’autre sens. Ce faisant, la température dans la serre, ou l’atmosphère, augmente.
Le rejet de CO2, dont le taux a augmenté de 25 % sur la planète depuis 1900, bouleverse les équilibres, contribuant à renforcer l’effet de serre et provoquant une augmentation de la température moyenne sur la planète.
Des doutes sur l’origine humaine du réchauffement climatique ?
Certains scientifiques, dits climatosceptiques, mettent en doute le rôle des humains dans le réchauffement climatique.
Au fil des travaux de recherche, les certitudes sur la réalité du réchauffement climatique se font cependant de plus en plus nettes. Dans son rapport de 2013, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) statuait ainsi qu’il « est extrêmement probable, soit plus de 95 % de chances, que l’influence de l’homme est la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du xxe siècle ».
Si on continue comme ça ?
Dans ce cas, en 2080-2100, la température moyenne sur la Terre serait entre 2,6 et 4,8 °C plus élevée qu’aujourd’hui.
De plus, cette évolution du climat ne serait pas uniformément répartie sur la surface du globe. Les continents ressentiraient davantage ce réchauffement que les océans, tandis que l’Arctique, pour sa part, connaîtrait un réchauffement deux fois plus rapide, avec une hausse qui pourrait avoisiner les 10 °C.
Même si les émissions étaient arrêtées en 2100, la dynamique de réchauffement ne le serait pas immédiatement et, pendant 200 ans, le climat continuerait à se réchauffer.
Une conséquence majeure : l’élévation du niveau de la mer
Bien que moins rapide que le réchauffement de l’atmosphère, le réchauffement des océans sera également très significatif. Ils absorberont la plus grande part du réchauffement. En 2100, la température des océans sur les 100 premiers mètres pourrait gagner 2 °C, ce qui contribuera à l’augmentation du niveau de la mer de 27 centimètres.
Le réchauffement devrait également conduire à la fonte de 35 à 85 % du volume du Groenland et de l’Antarctique, ce qui contribuerait à une augmentation supplémentaire de 20 centimètres du niveau des océans.
Le niveau des océans ne montera peut-être pas de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle, mais augmenterait d’environ 3 mètres vers la moitié du millénaire.
Si un réchauffement important persistait, il faudrait tabler sur une augmentation de 15 mètres du niveau des océans, entraînant la submersion de nombreux territoires aujourd’hui habités.
Selon le GIEC, si rien n’est fait pour s’adapter à l’élévation du niveau de la mer, la fréquence des inondations augmenterait d’un facteur 10 à 100 dans de nombreux endroits. Certaines métropoles côtières sont déjà menacées à l’horizon 2100 (Le Caire, Bombay, Dacca, Shanghai, etc.).
Des extrêmes climatiques exacerbés
Avec le réchauffement climatique, les températures augmenteront, mais pas de la même façon partout. En Europe, par exemple, les températures estivales vont augmenter plus rapidement que les températures moyennes. Dès la seconde moitié du siècle, les records de température de la canicule de 2003 seront littéralement pulvérisés.
En France, les maximales pourraient dépasser ponctuellement les 50 °C. Certaines projections évoquent même une hausse de 9 à 13°C des records de températures maximales d’ici à 2100.
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Bonne réponse ! D’ici 2100, le niveau de la mer peut s’élever de 27 centimètres. Si un réchauffement important persistait, il provoquerait une augmentation de 15 mètres du niveau des océans, entraînant la submersion de nombreux territoires aujourd’hui habités.
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C’est vrai. D’ici 2100, le niveau de la mer peut s’élever de 27 centimètres. Si un réchauffement important persistait, il provoquerait une augmentation de 15 mètres du niveau des océans, entraînant la submersion de nombreux territoires aujourd’hui habités.
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C’est vrai. D’ici 2100, le niveau de la mer peut s’élever de 27 centimètres. Si un réchauffement important persistait, il provoquerait une augmentation de 15 mètres du niveau des océans, entraînant la submersion de nombreux territoires aujourd’hui habités.
L’expansion thermique des océans
La fonte des glaces dans l’Arctique n’est pas le premier facteur de la hausse du niveau de la mer ; c’est l’expansion thermique de l’océan – l’océan se dilate à cause de son réchauffement.
L’élévation du niveau de la mer est également tributaire du phénomène El Niño, concentrant les pluies sur l’océan Pacifique.
La libération de CO2 de la calotte glaciaire
Du fait du réchauffement climatique, il est estimé que 80 % du pergélisol (sol gelé en permanence et absolument imperméable des régions arctiques) pourrait avoir fondu d’ici la fin du siècle. Cette fonte pourrait entraîner le rejet du CO2 emprisonné dans les glaces. Cela représenterait l’équivalent d’environ 20 années d’émissions au rythme actuel.
Le réchauffement climatique, associé à l’usage irraisonné des ressources de la planète, conduit la communauté scientifique à la certitude que la sixième extinction des espèces est actuellement en cours. D’après une étude récente, 32 % des espèces de vertébrés voient leur population décliner. Et entre 1990 et 2015, 40 % des espèces de mammifères ont vu leur aire de répartition baisser de 80 % ou plus.
La surpopulation humaine joue bien sûr également un rôle dans ce processus d’évolution ainsi que la surconsommation. Le réchauffement climatique qui s’amorce ne devrait faire qu’exacerber la perte de diversité, d’autant plus qu’il sera rapide et important, de nombreuses espèces étant incapables de s’adapter.
Les forêts seront également largement victimes de cette évolution du climat, tandis que les océans seront très impactés par la perte de la diversité de leur faune, du fait de leur acidification.
Des ressources en eau de plus en plus limitées
Le manque de ressources en eau, parfois déjà prégnant, continuera de s’aggraver avec le réchauffement climatique. Celui-ci s’accompagnera d’une intensification des sécheresses déjà constatées.
La raréfaction de l’eau douce, corollaire du réchauffement climatique, s’accentuera en même temps que l’eau disponible verra sa qualité se détériorer. Cette nouvelle situation risque d’entraîner de nouveaux conflits autour de la maîtrise des ressources en eau.
Des aspects bénéfiques du réchauffement climatique ?
Certains climatosceptiques évoquent les « opportunités » qui pourraient découler du réchauffement climatique. Cependant, en termes de sécurité alimentaire, les gains ne font pas le poids par rapport aux conséquences négatives.
Le réchauffement est aussi parfois vu comme une opportunité de développement (par exemple, le transport maritime) pour les pays du Nord qui bordent l’Arctique.
Le réchauffement pourrait aussi faciliter les conditions de vie de certaines populations actuellement soumises à des températures extrêmes en hiver, mais serait loin de compenser les effets négatifs constatés ailleurs.
Quiz
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Bonne réponse !
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Non, c’est en raison d’inondations dues au changement climatique
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Non, c’est en raison d’inondations dues au changement climatique
La sécurité alimentaire mise en péril ?
Un réchauffement de 4 °C ou plus, combiné à une hausse de la demande de denrées alimentaires liée à l’augmentation prévisible de la population, engendrera des risques considérables pour la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.
Sur l’ensemble du XXIe siècle, le réchauffement devrait provoquer une détérioration de l’état de santé dans de nombreuses régions, en particulier dans les pays en développement à faibles revenus. L’insécurité alimentaire fera peser d’importants risques en termes de nutrition et les vagues de chaleur extrêmes feront peser de nombreux risques aux populations les plus vulnérables, notamment les personnes âgées.
Le réchauffement accroît également le risque de feux incontrôlés.
Les migrations pour des raisons climatiques connaîtront également une très importante amplification. En cas d’élévation du niveau de la mer de 40 centimètres, au moins 100 millions de personnes seront contraintes de quitter l’endroit où elles vivent.
L’accroissement des inégalités
Depuis des années, un nouvel aspect du réchauffement climatique s’est manifesté de façon criante : des inégalités et la pauvreté accrues. En effet, si le réchauffement climatique est principalement dû aux émissions de CO2 dans les pays développés, ce sont principalement les pays situés dans les zones les plus pauvres du globe qui sont les premières victimes de ce phénomène.
La moitié la plus pauvre de la population mondiale ne produit que 10 % des émissions de CO2, alors que les 10 % les plus riches en produisent la moitié.
Par ailleurs, les sécheresses affectent principalement des zones où les populations pauvres sont très vulnérables.
Les possibilités d’une « surprise climatique »
Les principales projections prévoient une évolution climatique graduelle, mais des scientifiques émettent l’hypothèse d’une « surprise climatique », un choc, avec un réchauffement qui pourrait être précipité. En effet, l’étude des calottes glaciaires a révélé, dans le passé, des changements brusques de température (parfois des variations de 16 °C).
Ces changements de température ont été créés par l’arrêt, puis le redémarrage du Gulf Stream, courant océanique circulant de la Floride vers le Grand Nord. La fonte d’une partie de la calotte glaciaire pourrait-elle entraîner des modifications du Gulf Stream?
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C’est l’inverse. En raison de la grande industrialisation des pays riches, de la surconsommation et de l’augmentation générale de la consommation d’énergie et d’eau, les pays riches produisent davantage d’émissions de CO2. Ce sont les pays les plus pauvres, souvent situés dans des régions plus vulnérables aux inondations ou à la sécheresse, qui sont (ou seront) les premiers et les plus gravement touchés par le changement climatique.
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C’est l’inverse. En raison de la grande industrialisation des pays riches, de la surconsommation et de l’augmentation générale de la consommation d’énergie et d’eau, les pays riches produisent davantage d’émissions de CO2. Ce sont les pays les plus pauvres, souvent situés dans des régions plus vulnérables aux inondations ou à la sécheresse, qui sont (ou seront) les premiers et les plus gravement touchés par le changement climatique.
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C’est l’inverse. En raison de la grande industrialisation des pays riches, de la surconsommation et de l’augmentation générale de la consommation d’énergie et d’eau, les pays riches produisent davantage d’émissions de CO2. Ce sont les pays les plus pauvres, souvent situés dans des régions plus vulnérables aux inondations ou à la sécheresse, qui sont (ou seront) les premiers et les plus gravement touchés par le changement climatique.
La mise en péril d’une partie du patrimoine culturel de l’humanité
La montée des eaux mettra en péril un grand nombre de chefs d’œuvre culturels et de sites historiques et patrimoniaux construits en bord de mer.
Si nous ne parvenons pas à infléchir les tendances climatiques, l’extrême pauvreté frappera 100 millions de personnes supplémentaires en 2030.
Kristalina Gueorguieva, directrice générale de la Banque mondiale, 2017
Une étude de The Lancet,publiée en 2017, évoque les conséquences d’un réchauffement de 3 °C en 2100. D’après cette étude, 2/3 des Européens (350 millions) seraient touchés par les conséquences d’un tel réchauffement, soit un impact sur 14 fois plus de personnes que dans les années 2000.
La diminution estivale des précipitations et l’augmentation de l’évaporation liée au réchauffement influeront sur le débit des fleuves et des rivières. À l’horizon 2070, la diminution du débit des fleuves pourrait être de 10 à 40 %.
Les pays du sud de l’Europe seront les plus sévèrement touchés. L’Irlande, la Norvège et la Slovénie devraient être très touchées par les inondations côtières. Quasiment tous les secteurs de l’économie pourraient être touchés par l’évolution du climat.
Le nombre de décès pour causes climatiques devrait être multiplié par 50 d’ici 2100 (150 000 décès annuels contre 3 000 entre 1981 et 2010).
Le réchauffement entraînera également une recrudescence des feux de forêts, 2003 devenant une année « normale ».
Encore possible d’agir ?
Le GIEC
Dans les années 1980, la communauté scientifique a commencé à se mobiliser sur la question, et les politiques commencent à se saisir de ce dossier. En 1988 a été créé, au sein de l’ONU, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour préparer un rapport sur les connaissances scientifiques dans le domaine du changement climatique. Son objectif est d’évaluer « sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective […] pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique ». Depuis 1990, les rapports du GIEC sont publiés par intervalles de cinq à sept ans : 1995, 2001, 2007, puis 2013-2014 ; le prochain en 2022.
Les COP
En 1992 est signée, au Sommet de la Terre, à Rio, une convention pour le climat, ratifiée aujourd’hui par la quasi-totalité des pays du monde, dont les États-Unis. Ce sommet se concrétise par deux autres conventions, l’une dédiée à la préservation de la biodiversité, l’autre à la lutte contre la désertification.
Chaque année, une COP (conference of parties) rassemble les signataires. Les parties s’assignent l’objectif de proposer des mesures de réduction des principaux gaz à effet de serre dont les concentrations atmosphériques sont affectées par les activités humaines.
1997-2009 : de Kyoto à Copenhague
En 1997, à Kyoto, la COP 3 aboutit à la signature d’un premier protocole visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays développés de 5 %, sur la période 2008-2012, par rapport à 1990.
Les COP s’enchaînent, mais peu de pays respectent leur engagement. Il faudra attendre Copenhague (2009) pour voir émerger l’idée d’objectifs chiffrés et la COP de Cancun (2010) pour que la limite des 2 °C soit fixée comme ligne rouge – une augmentation en réalité d’un degré par rapport à la situation actuelle, étant donné que la température mondiale a déjà augmenté d’un degré depuis 1850.
Malgré une indéniable prise de conscience, les échéances se rapprochent et les efforts demeurent timides. Aujourd’hui, comme en 1990, les émissions de CO2 sont environ deux fois plus importantes que les capacités de stockage naturel (forêts et océans notamment). Il n’y a donc pas d’alternative : les émissions doivent diminuer.
2015 – L’accord de Paris sur le climat
En 2015, la COP organisée à Paris s’achève par un accord adopté par l’ensemble de la communauté internationale (à l’exception de la Syrie et du Nicaragua).
L’accord prévoit de contenir, d’ici à 2100, le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». L’accord prévoit également un désinvestissement des énergies fossiles.
À l’horizon de la seconde moitié du siècle, le texte vise à atteindre une neutralité carbone, situation dans laquelle l’intégralité des émissions serait absorbée par des puits de carbone (forêts, océans, techniques de capture et stockage de CO2).
Cet accord ne comporte pas d’éléments contraignants et les pays ne respectant pas ses termes ne risquent pas de mesures de rétorsion. Cependant, l’accord prévoit une totale transparence et chaque pays est tenu de renseigner une série d’indicateurs publics. Les États-Unis se sont retirés de l’accord de Paris en juin 2017.
Bien que les émissions mondiales de CO2 n’aient guère augmenté ces trois dernières années – grâce principalement à l’action de la Chine –, le rythme de diminution des émissions des pays industrialisés reste lent. Il est même reparti à la hausse en France depuis 2015, année de l’adoption de l’accord de Paris sur le climat !
Au cours de l’année 2016, les émissions globales ont été de 42 Gt de CO2, ce qui nous laisse une vingtaine d’années pour enrayer cette dynamique.
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Non, ce n’est qu’en introduisant des mesures ambitieuses et de grande envergure pour réduire les émissions de CO2 dans le monde entier que l’on pourra minimiser l’impact du changement climatique sur les océans et la cryosphère et mieux protéger les populations concernées.
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Non, ce n’est qu’en introduisant des mesures ambitieuses et de grande envergure pour réduire les émissions de CO2 dans le monde entier que l’on pourra minimiser l’impact du changement climatique sur les océans et la cryosphère et mieux protéger les populations concernées.
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Bonne réponse !
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Non, c’est la réponse 2 : les pays se sont en partie mis d’accord sur un certain nombre de points, mais aucun accord n’a été conclu sur un certain nombre de points cruciaux, comme le commerce des émissions de CO2.
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Bonne réponse !
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Non, c’est la réponse 2 : les pays se sont en partie mis d’accord sur un certain nombre de points, mais aucun accord n’a été conclu sur un certain nombre de points cruciaux, comme le commerce des émissions de CO2.
2°C, un objectif compromis ?
Pour rester en dessous des 2 °C, il faudrait que le total des émissions de CO2 entre 1870 et la période où les émissions prendront fin n’excède pas les 2 900 gigatonnes de CO2. Or, nous sommes déjà, en 2017, à 2 100 Gt d’émissions.
Bien qu’éthiquement discutable, certaines pistes sont envisagées afin de contrer directement le réchauffement climatique, sans pour autant changer la dynamique du rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces propositions s’inspirent de certains phénomènes naturels ou visent tout simplement à agir sur le rayonnement solaire. D’autres approches, peut-être plus prometteuses, visent à éliminer directement le CO2 dans l’atmosphère. Tour d’horizon…
Une idée serait d’imiter certaines éruptions volcaniques qui, après avoir eu lieu, refroidissent le climat global sur une période de deux ans. Il s’agirait d’injecter des aérosols dans la basse stratosphère, afin de limiter la quantité d’énergie solaire qui atteint la surface terrestre.
Une autre approche serait de rendre les nuages plus brillants ou, plus futuriste encore, de déployer des milliards d’écrans filtrants entre la Terre et le Soleil.
Toutes ces méthodes agissent sur le rayonnement solaire, mais font abstraction du problème principal : les gaz à effet de serre. Plus ces derniers augmentent dans l’atmosphère, plus il faudra augmenter la dose, et tout arrêt de ces méthodes entraînerait une augmentation brutale des températures.
Éliminer du CO2 dans l’atmosphère ?
Si les solutions précédentes paraissent innovantes pour certains technologues, farfelues, voire dangereuses, pour de nombreux habitants, il sera difficile de tenir les engagements de maintenir le climat sous 2°C sans un travail de captation du CO2. Certaines méthodes sont envisageables et notamment un boisement ou reboisement à très grande échelle.
Une autre solution serait d’accélérer la formation de phytoplancton dans les océans, véritable pompe à CO2, mais cette hypothèse est soumise à d’immenses difficultés techniques et porteuses d’importants effets secondaires.
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Bonne réponse !
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Non, c’est la réponse 1
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Non, c’est la réponse 1
Pour contenir le réchauffement planétaire à 2 °C à l’horizon 2100, il faudrait limiter l’empreinte carbone moyenne de chaque être humain à environ 2 tonnes équivalent CO2 par personne et par an d’ici 2050.
La moyenne mondiale est aujourd’hui voisine de 7 tonnes par habitant (17,3 tonnes par habitant aux États-Unis, 16,4 tonnes en Australie, 11 tonnes en Russie, 8 tonnes en Belgique, 7,5 tonnes en Chine, 5 tonnes en France, etc.). Si certaines zones de la planète ont stabilisé leurs émissions depuis leur niveau de 1990, à l’instar de l’Union européenne (EU), certaines régions ont considérablement augmenté les leurs (notamment la Chine, où les émissions ont presque triplé malgré d’indéniables efforts ces dernières années).
Une seule certitude : pour tenir l’objectif des 2 °C, chaque pays doit se préparer à des efforts considérables. Cela signifie diviser par quatre ou cinq nos émissions de gaz à effet de serre.
Si l’on veut vraiment que l’Europe tienne ses engagements en matière de climat, il faut totalement « changer de braquet ».
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Les émissions totales de CO2 sont plus élevées en Chine qu’en Belgique. Cependant, les émissions de CO2 par habitant sont plus faibles en Chine (7,5 tonnes) qu’en Belgique (8 tonnes).
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Les émissions totales de CO2 sont plus élevées en Chine qu’en Belgique. Cependant, les émissions de CO2 par habitant sont plus faibles en Chine (7,5 tonnes) qu’en Belgique (8 tonnes).
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Les émissions totales de CO2 sont plus élevées en Chine qu’en Belgique. Cependant, les émissions de CO2 par habitant sont plus faibles en Chine (7,5 tonnes) qu’en Belgique (8 tonnes).
Réduire la consommation d’énergie
Le potentiel d’économies d’énergie est très important, notamment dans les transports, dans le bâtiment ou l’industrie. La production d’énergies vertes doit donc accompagner une très forte politique de réduction des gaspillages énergétiques partout où cela est possible.
Le bâtiment
Le secteur du bâtiment est l’un des secteurs qui a le plus grand potentiel de réduction d’émissions de CO2. Les efforts prioritaires doivent être réalisés sur la limitation de la consommation d’énergie (éclairage, chauffage, électroménager, climatisation, etc.), une meilleure isolation thermique (murs, vitrages, toitures, matériaux, etc.), le développement d’équipements de production autonome d’électricité (panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaires, etc.).
Changer les modes de production d’électricité
Dans la plupart des scénarios limitant la montée des températures à 2 °C, la part de l’électricité sobre en carbone passerait de 30 % à 80 % d’ici 2050.
Pour y parvenir, il faut mettre l’accent sur :
- une réduction des énergies fossiles (charbon, fuel) ;
- une réduction de l’énergie nucléaire (+ problème non résolu des déchets) ;
- le développement raisonné des énergies renouvelables (énergies hydraulique, éolienne, solaire, photovoltaïque, géothermique, biomasse, énergies marines).
Reconsidérer les modes de transport
Sans mesures dans le domaine des transports, les émissions de CO2 doubleraient d’ici à 2050.
Pour enrayer cette « explosion », il faut accélérer les efforts, notamment sur les aspects suivants :
- développer les transports collectifs ;
- développer les modes de transport dits « doux » (bicyclette, etc.) ;
- réduire le parc des automobiles et des camions ;
- améliorer les performances écologiques des véhicules ;
- mieux relier les schémas urbanistiques (aménagement du territoire) et les modes de transport.
L’industrie et le secteur de la construction
L’industrie est particulièrement énergivore. Là aussi, ce secteur doit aller vers une plus grande sobriété en matière énergétique.
La fabrication de ciment produit également un volume important de CO2. Des solutions ont été adoptées par le secteur, mais de nombreux efforts restent à fournir pour réduire significativement l’impact sur le climat.
Lutter contre le réchauffement au quotidien
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, chacun a un rôle à jouer et peut, par ses actions et ses décisions, agir pour limiter l’influence du réchauffement climatique. Les choix que nous faisons pour nous nourrir ont une très forte influence sur notre empreinte carbone.
Privilégier les produits proches
Plus un aliment vient de loin, plus son empreinte carbone est importante. Manger des tomates du Maroc ou des fruits exotiques, qui ont parcouru des milliers de kilomètres dans des transports réfrigérés, plutôt que des légumes de saison à des conséquences.
Est-il raisonnable de vouloir profiter tout au long de l’année d’un panel quasi sans limite de produits, en connaissance du coût écologique que cela induit ?
Manger bio
Privilégier des produits bio, cultivés dans le respect de l’environnement, sans engrais chimiques, est également un geste important.
Manger moins de viande
Diminuer sa consommation de viande a aussi un fort impact sur le rejet de gaz à effet de serre, la production de viande étant responsable de fortes émissions de méthane.
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Non, c’est 80g
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Bonne réponse !
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Non, c’est 80g
L’urgence climatique invite à réfléchir sur nos choix en matière de transport : dans quel cas est-il judicieux de prendre son vélo, sa voiture ou de prendre l’avion ? Il ne s’agit pas de ne plus voyager, mais de considérer chaque déplacement en connaissance de cause.
Se déplacer local
Un déplacement en voiture sur deux est inférieur à 3 km. Est-il indispensable d’utiliser dans chaque cas sa voiture ? Autant que possible, privilégier le vélo ou la marche qui ne produisent aucune émission.
Un vol Paris-New York émet, par personne, environ une tonne de CO₂ dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la moyenne annuelle de rejet de CO₂ des activités d’un individu par an sur la planète.
Bien choisir son véhicule
Le choix du type de voiture est également un acte important. Les voitures hybrides et électriques ont un grand mérite : elles n’émettent aucun polluant ; en tout cas, pas aux abords des axes routiers qu’elles empruntent. Mais elles emploient bien souvent une énergie qui a été produite dans une centrale nucléaire, dont on connaît les risques, ou dans des centrales thermiques fonctionnant au charbon et émettant donc du CO₂. Rappelons que près de deux tiers des centrales thermiques européennes continuent aujourd’hui à utiliser des combustibles fossiles.
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Non, c’est vélo 12 %, transports publics 11 %
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Bonne réponse !
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Non, c’est vélo 12 %, transports publics 11 %
Méfions-nous des emballages
En plus de frôler l’absurde (des oranges pelées vendues dans une boîte en plastique), les emballages avec lesquels les industriels aiment à jouer aux poupées russes ne sont qu’addition de déchets dans nos poubelles.
Boîtes, emballages, mini-packs, etc. gonflent notre volume de déchets qui seront ensuite, pour la plupart, incinérés ou enfouis sous terre. 10 % des émissions annuelles de CO₂ sont causées par le « traitement » de nos déchets issus des poubelles.
En choisissant des aliments emballés simplement ou, encore mieux, en vrac, il est possible de contribuer facilement à limiter son empreinte carbone. Ce choix de produits moins emballés doit aussi s’accompagner de plus gros efforts en matière de recyclage. Pour les bouteilles, il vaut toujours mieux utiliser des bouteilles de verre, un matériel qui se recycle bien plus facilement que le plastique.
Adapter ses modes de chauffage et l’isolation de son habitation
En limitant la température de notre logement de 20 à 19 °C, nous pouvons économiser 7 % d’énergie, soit une économie de 50 à 400 kg de CO₂ en fonction de notre mode de chauffage.
Autant que possible, isoler son logement est aussi une action particulièrement utile pour le climat. Pour les bâtiments les plus énergivores, il est ainsi possible d’économiser jusqu’à 80 % d’énergie.
L’isolation des murs permet de réaliser des économies d’énergie de 10 à 30 % ; des doubles vitrages, environ 10 %. En diminuant la température des logements de 20 à 19 °C (-1 °C), nous économisons environ 7 % d’énergie. Une habitation correctement isolée permet d’épargner l’émission de plusieurs centaines de kilos de CO₂. Pour des bâtiments très mal isolés, il est possible d’économiser jusqu’à 80 % d’énergie.
Débrancher les appareils et les lampes.
Un geste simple et bien souvent négligé est d’éteindre « totalement » les appareils électroniques et d’éviter ainsi de les laisser sur veille. En veille, les appareils continuent de consommer de l’énergie, de l’ordre de 60 kWh/an, par exemple, pour une télévision. Par ce geste très simple, nous pouvons économiser jusqu’à 10 à 40 kg de CO₂ par an.
Il ne faut pas hésiter à se renseigner en amont sur la consommation des appareils que nous nous apprêtons à acquérir. En choisissant bien nos ampoules, nous pouvons, par exemple, diviser par 5 notre consommation électrique liée à l’éclairage.
Diminuer la consommation de papier
Parfois oubliée à l’heure du numérique, la consommation de papier reste à l’heure actuelle très élevée. Or, il faut savoir que produire une tonne de papier nécessite deux à trois tonnes de bois.
Attention aux écrans
L’industrie informatique est un secteur extrêmement énergivore qui, selon un rapport de Greenpeace (Clicking Clean), représente actuellement 7 % de la consommation mondiale d’électricité, chaque courriel émis contribuant à l’émission de 20 g de CO₂ ; des chiffres qui pourraient même tripler dans les prochaines années.
L’industrie du Net, avec les infrastructures qu’elle nécessite en matière de stockage et de protection des données en ligne, générerait autant de pollution que le secteur de l’aviation.
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Faux, c’est jusqu’a 80%
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Faux, c’est jusqu’a 80%
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Pour répondre à l’urgence climatique, 600 personnalités issues de 12 pays ont lancé en 2019 – à l’initiative de Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) au sein de l’ONU – un appel pour un pacte finance-climat européen. Ce pacte financerait un plan très ambitieux de transition énergétique en Europe, en Afrique et sur tout le pourtour de la Méditerranée.
En 2019, dans un rapport, la Cour des comptes européenne affirme que, si l’on veut gagner la bataille, il faut investir chaque année 1 115 milliards d’euros, soit environ 7 % du PIB. Comment financer ce chantier colossal ?
L’appel lancé propose d’innover dans les deux domaines suivants pour y parvenir :
Mettre la création monétaire au service du climat
Depuis avril 2015, la Banque centrale européenne (BCE) a créé 2 500 milliards d’euros et les a mis à disposition des banques commerciales, mais seulement 11% de ces liquidités sont allées dans l’économie réelle. La plus grande part a été absorbée par le secteur financier et la spéculation. Tous les mois, ces marchés battent de nouveaux records et le Fond monétaire international (FMI) ne cesse de mettre en garde sur le risque d’une nouvelle crise « plus grave et plus générale que celle de 2008 » Selon le FMI, « une nouvelle crise pourrait provoquer dix fois plus de dégâts qu’il y a dix ans », nous préviennent Les Échos le 12 avril 2018. Allons-nous rester sans réagir ?
Créer un vrai budget climat au niveau européen
Avec un budget climat de 100 milliards chaque année – en plus des prêts à taux zéro de la Banque européenne d’investissement –, l’UE pourrait investir massivement dans la recherche, augmenter très nettement l’aide aux pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen, et financer une partie du chantier sur le territoire européen. Dans de nombreux domaines, la collectivité (Europe + États membres) pourrait financer la moitié de la facture des chantiers nécessaires pour réussir la transition énergétique, le reste étant couvert par des prêts à taux zéro qui seront remboursés grâce aux économies d’énergie.
Une telle initiative pourrait, en plus de permettre l’émergence d’une économie décarbonée, créer entre 5 et 6 millions d’emplois en Europe d’après l’équipe de Climat 2020.
L’économie mondiale est comme le Titanic. Elle accélère avant le choc
nous prévient le FMI
Il ne reste que quelques années pour agir
affirment de leur côté, les spécialistes du climat.
Les signataires de cet Appel demandent solennellement aux chefs d’État et de gouvernements européens de négocier au plus vite un Pacte Finance-Climat qui assurerait pendant 30 ans des financements à la hauteur des enjeux.
La proposition du collectif pour pacte finance-climat européen
Créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises, de l’ordre de 5 %. Il dégagerait chaque année quelques 100 milliards d’euros.
La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.
Robert Schuman, 9 mai 1950, lors de l’annonce de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.