Si les Romains prennent leurs repas chez eux ils se retrouvent dans les toilettes publiques qui sont aussi des lieux de convivialité. On s’y retrouve, on s’y attarde pour y parler, s’y rencontrer.
Les circonstances auxquelles le monde est actuellement confronté imposent de repenser l’après.
Au nombre des transformations à opérer la question des déchets produits par les activités humaines doit être totalement interrogée. Il est en même temps urgent d’inciter chacun à repenser ses modes de consommations mais aussi les modes de productions, et, in fine, nos modes de vie.
De fait impossible d’imaginer de continuer à suivre la courbe actuelle de production de déchets qui ne peut, à terme, que mener à une catastrophe. De 2 milliards de tonnes générées aujourd’hui, les déchets produits par les humains devraient ainsi, selon les projections, augmenter de 70 % d’ici 2050 pour atteindre les 3,4 milliards de tonnes !
Même si des efforts ont commencé à être engagés pour réduire et traiter les emballages la situation est très critique. D’autant que l’augmentation du volume des déchets devrait se produire dans les régions qui ont le plus de difficultés à les prendre en charge.
Cette exposition est une version en ligne de l’exposition pédagogique itinérante « Déchets, en finir avec l’invasion ? », présentée à Géopolis en mai et juin 2020.
Elle dresse un constat et propose, à partir d’exemples concrets, des pistes pour amorcer un urgent changement de cap.
Brève histoire des déchets
Dès qu’il y a eu des hommes il y a eu des déchets ! Au temps de la préhistoire déjà, les humains créaient des déchets mais il s’agissait surtout de restes de nourriture qui se décomposaient naturellement dans la nature. Les populations préhistoriques étant nomades, il n’y avait pas de problème d’accumulation. Les déchets avaient le temps de se décomposer naturellement. Le problème se posa davantage au moment où les humains ont commencé à devenir sédentaires.
Les déchets dans l’antiquité
Certaines villes de l’antiquité, comme Athènes et surtout Rome, étaient déjà des villes densément peuplées. Dans les premiers siècles de notre ère, la population romaine était estimée à près d’un million d’habitants. Les cités s’organisaient alors pour gérer les déchets en attribuant notamment certains espaces pour les stocker, généralement en dehors de la ville. On a ainsi retrouvé près d’Athènes des traces de proto-décharges. À Rome la gestion des déchets passe aussi par l’installation de toilettes publiques et de fosses situées en dehors de la ville, endroit où les habitants déposent ordures et cadavres.
À l’autre bout de la planète, dans la Chine du 1er siècle, les autorités invitent les sujets de l’empire à faire bouillir de vieux chiffons de lin afin de fabriquer du papier. Cette méthode de recyclage sera reprise par les Arabes qui l’importeront en Europe au VIIIème siècle. Les chiffonniers étaient nés. Cependant toutes les villes de l’Antiquité sont loin d’être aussi avancées. Ainsi l’ancêtre de Paris, la cité des Parisii est si sale lors de la conquête par César que les Romains lui donnent le nom de Lutèce qui signifie boue (lutum) en latin.
Des toilettes conviviales
Sous la pression notamment des invasions barbares, l’Empire romain d’Occident s’effondre au Ve siècle et les grandes villes de l’Empire se vident progressivement. Une grande partie de la population s’installe dans les campagnes et les déchets sont déversés le plus souvent directement dans les cours d’eau.
Après une phase de déclin, vers l’an 1000, les villes d’Europe occidentale recommencent à croître en densité de population. Les usages de l’Antiquité ont été très largement oubliés et la coutume du « tout-à-la-rue » devient la norme : les citadins jettent quasiment tout par la fenêtre, même le contenu de leurs pots de chambre. Cette habitude contribue d’ailleurs à la formation d’une boue omniprésente dans les rues des villes. Les initiatives fréquentes des autorités visant à assainir la ville en pavant les rues ou en distribuant des amendes pour les dépôts d’ordures se soldent presque toujours par des échecs.
Eau viciée et risques d’épidémies
Les habitants jetant la plupart de leurs déchets dans les rivières, les eaux sont souvent contaminées et transmettent des maladies. Cette insalubrité générale contribue à la propagation d’épidémies comme celle de la peste qui, entre 1347 et 1352, tua de 30 à 50 % des Européens (environ 25 millions de victimes).
Le Moyen-âge n’est cependant pas une époque totalement régressive sur le plan de la gestion des déchets. En Angleterre, les premiers recycleurs professionnels se lancent dans la collecte systématique de la poussière et des cendres produites par les feux de cheminées. Ils les revendent ensuite aux fabricants de briques, qui voient en elles un matériau de base particulièrement économique. Les Japonais, eux, ont déjà créé le recyclage du papier depuis quelques siècles, et ils continuent de perfectionner leurs techniques.
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Oui, ce sont principalement les eaux qui véhiculent des virus provenant de déchets non contrôlés qui ont été rejetées.
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Non, ce sont principalement les eaux qui véhiculent des virus provenant de déchets non contrôlés qui ont été rejetées.
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Non, ce sont principalement les eaux qui véhiculent des virus provenant de déchets non contrôlés qui ont été rejetées.
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Faux, c’est en Angleterre que sont apparus les premiers recycleurs professionnels de poussière et des cendres produites par les feux de cheminées.
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Effectivement, c’est en Angleterre que sont apparus les premiers recycleurs professionnels de poussière et des cendres produites par les feux de cheminées.
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Faux, c’est en Angleterre que sont apparus les premiers recycleurs professionnels de poussière et des cendres produites par les feux de cheminées.
Des animaux dans la ville
Au Moyen-âge, les villes sont également peuplées de toutes sortes d’animaux : caprins, ovins en transit mais aussi animaux errants et volailles. Les porcs sont également nombreux, jouant le rôle d’éboueurs en engloutissant une partie des déchets de la ville. À Paris, il faudra attendre 1531 pour que l’interdiction des animaux de ferme en ville commence à être respectée.
De la fin des années 1500 au début des années 1800, les villes deviennent nettement plus propres sur le fond, notamment grâce à la réorganisation générale des espaces urbains. En France par exemple, des ordonnances imposent aux commerçants d’évacuer leurs déchets souillés (boucheries, tanneries, chirurgie…) dans des tonneaux bien fermés, vers des dépôts conçus à cet effet. Il est interdit sous peine de d’amende, voire de prison, de s’en débarrasser dans les rivières ou les égouts. Les fosses d’aisance sont vidées de nuit par des ouvriers spécialisés. Les habitants sont également appelés à nettoyer quotidiennement devant leurs habitations.
Le XIXe : Un tournant
Le XIXème siècle voit surgir de nouveaux défis avec l’industrialisation et l’installation de nombreuses usines autour des villes qui entraînent une augmentation considérable du nombre de déchets.
À Paris, en 1870, un arrêté gouvernemental du préfet Poubelle oblige chaque citoyen à s’équiper d’un récipient personnel pour y déposer ses ordures. La poubelle est née. Eugène Poubelle pose également les jalons du tri sélectif : un récipient pour « les résidus de ménage », un autre pour « les débris de vaisselle et de verre », et un troisième pour « les coquilles d’huîtres et de moules ». C’est également à la fin du XIXème siècle qu’apparaissent les premiers centres de recyclage où sont triés les ferrailles, les poteries ou les boîtes de conserve des autres détritus pour n’y laisser que les matières organiques.
Le XXème siècle voit l’apparition de nouveaux types de déchets, notamment le plastique, dont l’usage se généralise et prend des proportions impressionnantes. Le XXème siècle voit aussi le nombre de déchets exploser de manière totalement inédite sur fond de développement de la surconsommation en Occident, dans la seconde moitié du siècle. Encore rudimentaire jusque dans les années 1970, le tri et le recyclage, notamment chez les industriels, s’accélèrent en parallèle d’une prise de conscience collective du problème environnemental. Progressivement, États et industries s’engagent dans cette démarche et premières lois qui encadrent ces activités apparaissent. Les premières sociétés de recyclage sont fondées et ce secteur entre à son tour dans l’ère de l’industrialisation.
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Non, c’est le processus d’industrialisation
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Bonne réponse !
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Non, c’est le processus d’industrialisation
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Non, c’est dans l’océan Pacifique Nord
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Non, c’est dans l’océan Pacifique Nord
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Bonne réponse !
Les déchets, péril pour la planète ?
L’explosion du nombre de déchets confronte la planète à des nouveaux défis. La consommation ne cesse d’augmenter et malgré un début de prise de conscience, les produits industrialisés sont souvent suremballés et leur durée de vie raccourcie. Les chiffres affolants du volume de déchets appellent à une réaction immédiate dans nos modes de production et dans nos habitudes de consommation.
Le poids par habitant
Les chiffres pour l’industrie
Dans le monde, l’industrie produit 12,7 kg de déchets par jour et par habitant, ce qui représente 18 fois plus que l’ensemble des ménages. Les déchets non dangereux (ferraille, papier-carton, verre, textile, bois, plastique, etc.) peuvent être valorisés, par exemple comme combustible, en remplacement du pétrole.
L’industrie produit également de nombreux déchets dangereux (matériaux contenant de l’amiante, déchets médicaux, appareils contenant des PCB et PCT …), particulièrement difficiles à traiter et très toxiques pour l’environnement. L’agriculture produit également beaucoup de déchets (souvent des détritus organiques), et qui sont collectés séparément et qui peuvent être réutilisés comme engrais ou comme nourriture du bétail.
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Non. Les particules de microplastique entrent dans notre alimentation par le biais des poissons que les humains consomment, les objets en plastique sont toxiques.
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C’est vrai. Les particules de microplastique entrent dans notre alimentation par le biais des poissons que les humains consomment, les objets en plastique sont toxiques.
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Non, ce sont les papier et carton et autres déchets alimentaires
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Non, ce sont les papier et carton et autres déchets alimentaires
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Bonne réponse !
Même les zones les plus isolées de la planète croulent sous les déchets
Illustration de la gravité de la situation que connaît la planète envahie de déchets : certains des recoins les plus isolés et les plus déserts du globe se transforment en dépotoirs du fait des activités humaines. L’exemple de la petite île inhabitée d’Henderson est à cet égard édifiant. Située entre le Chili et la Nouvelle-Zélande, à plus de 5 000 kilomètres de toute ville ou de toute industrie, cette petite île abrite la densité de déchets plastiques la plus élevée de la planète (hors décharges officielles).
Le fléau du plastique
Alors que les déchets végétaux disparaissent en quelques jours ou quelques semaines, une bouteille en plastique met entre 100 et 1000 ans pour se dégrader. Outre leur nocivité intrinsèque, les sacs plastiques peuvent étouffer les animaux en cas d’ingestion tandis que les particules de microplastique contaminent les océans et les organismes marins. Selon la Fondation Ellen MacArthur, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050 si aucune action n’est entreprise d’ici là.
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
La pollution des sols est un problème particulièrement inquiétant. Les déchets contiennent des toxines qui contaminent le sol. Via les arbres et les plantes, ils peuvent être ensuite se retrouver intégrés dans la chaîne alimentaire des humains et des animaux. Une gestion inadaptée des déchets peut également entraîner la propagation directe de maladies infectieuses. La contamination des sols peut aussi toucher les eaux souterraines qui fournissent l’eau potable. Lorsqu’ils se propagent dans l’eau, les agents pathogènes d’origine hydrique provenant des déchets sont une cause majeure du développement des maladies.
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Oui ! Les maladies ne se propageront pas aussi rapidement dans le sol de notre planète. En dehors des déchets radioactifs, le sol ne libère pas trop de toxines lors des processus agricoles ou de construction. Cependant, ces substances toxiques peuvent être absorbées par les plantes, qui sont ensuite consommées par les humains et les animaux. C’est une des façons dont ces substances peuvent se retrouver dans l’organisme.
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Faux. Les maladies ne se propageront pas aussi rapidement dans le sol de notre planète. En dehors des déchets radioactifs, le sol ne libère pas trop de toxines lors des processus agricoles ou de construction. Cependant, ces substances toxiques peuvent être absorbées par les plantes, qui sont ensuite consommées par les humains et les animaux. C’est une des façons dont ces substances peuvent se retrouver dans l’organisme.
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Faux. Les maladies ne se propageront pas aussi rapidement dans le sol de notre planète. En dehors des déchets radioactifs, le sol ne libère pas trop de toxines lors des processus agricoles ou de construction. Cependant, ces substances toxiques peuvent être absorbées par les plantes, qui sont ensuite consommées par les humains et les animaux. C’est une des façons dont ces substances peuvent se retrouver dans l’organisme.
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
Le déversement de déchets dans les eaux peut affecter sa composition chimique, que les déchets soient sous forme liquide ou solide. Les eaux usées rejetées de nos éviers, toilettes et lave-vaisselles et dans nos activités commerciales, industrielles et agricoles contiennent des polluants physiques, chimiques ou biologiques. Plus de 80 % des eaux usées de la planète sont déversées dans l’environnement sans être traitées ou réutilisées, libérant chaque année des millions de tonnes de microplastiques, de microfibres et de produits chimiques dans les fleuves et dans les océans.
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Non, c’est le déversement de déchets liquides et solides provenant de l’agriculture et des secteurs commercial et industriel dans les océans. Mais s’il est vrai que les microplastiques et la modification du pH des océans ont un effet direct sur la calcification des récifs coralliens, ces processus sont tous deux le résultat du déversement de déchets agricoles, commerciaux et industriels dans les océans. Nous pouvons donc également parler de cause fondamentale.
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Non, c’est le déversement de déchets liquides et solides provenant de l’agriculture et des secteurs commercial et industriel dans les océans. Mais s’il est vrai que les microplastiques et la modification du pH des océans ont un effet direct sur la calcification des récifs coralliens, ces processus sont tous deux le résultat du déversement de déchets agricoles, commerciaux et industriels dans les océans. Nous pouvons donc également parler de cause fondamentale.
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Bonne réponse ! Mais s’il est vrai que les microplastiques et la modification du pH des océans ont un effet direct sur la calcification des récifs coralliens, ces processus sont tous deux le résultat du déversement de déchets agricoles, commerciaux et industriels dans les océans. Nous pouvons donc également parler de cause fondamentale.
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
L’air est aussi largement affecté par la pollution due aux déchets : les ordures brûlées dans les décharges émettent des gaz et des produits chimiques qui affectent directement la couche d’ozone. Les déchets dégageant des dioxines sont également dangereux et constituent un risque pour la santé lorsqu’ils se diffusent dans l’air que nous respirons.
En outre, lorsque les déchets sont brûlés dans des incinérateurs en ville, ils sont à l’origine d’importantes émissions de gaz carbonique et d’autres substances polluantes. La production mondiale de nouveaux matériaux est également à elle seule responsable d’environ 400 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’elles ne soient pas considérées comme des déchets, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont un polluant et un résidu de production, et elles affectent des écosystèmes entiers.
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Bonne réponse !
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Non, c’est par l’incinération des déchets
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Non, c’est par l’incinération des déchets
Des déchets pas comme les autres
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
Sont considérés comme des déchets électroniques tous les objets dotés d’une prise, d’un câble électrique, ou qui fonctionnent avec une pile ou une batterie. Ces déchets sont ceux qui augmentent le plus rapidement dans le monde (50 millions de tonnes de déchets uniquement en 2018 soit 6 kilos par personne sur la planète). L’Europe et les États-Unis contribuent à eux seuls à la moitié des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
La technique de base qui consiste à brûler les objets plastifiés pour en séparer les métaux conduit en outre ceux qui pratiquent cette activité à s’exposer à des dangers, dont 30% de femmes et d’enfants. En 2016, la Belgique a produit environ 241 kilo-tonnes de déchets électroniques (21,2 kg par personne). Seuls 49% de ces déchets sont correctement recyclés. Les pays qui produisent le plus de déchets électroniques par personne sont la Norvège (28,3 kg), la Suisse (26,3 kg) et l’Islande (25,9 kg).
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Non, c’est parce que les DEEE contiennent de nombreuses matières toxiques et des composants non dégradables
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Bonne réponse !
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Non, c’est parce que les DEEE contiennent de nombreuses matières toxiques et des composants non dégradables
Les déchets électroniques sont difficiles à gérer car ils sont composés le plus souvent de nombreux matériaux et de composants non biodégradables et toxiques. Sur les 50 millions de tonnes de déchets électroniques produits annuellement, 40 millions sont jetées dans des décharges. La moitié de ces déchets font en outre l’objet d’un commerce illégal car les téléphones portables, les télévisions, etc, contiennent des matériaux de valeur comme le bronze ou encore de l’or.
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
450 centrales nucléaires sont actuellement exploitées à travers le monde, produisant des déchets gazeux, liquides ou solides à toutes les phases de leur activité. Même mises à l’arrêt les centrales continuent également à produire des déchets. Le démantèlement des centrales ou des armes nucléaires en produit également un grand nombre. Le démantèlement d’un seul réacteur nucléaire prend de nombreuses décennies.
Ces déchets ont plusieurs singularités, notamment le fait qu’ils peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, particulièrement sur le matériel génétique des cellules reproductrices et qu’ils conservent leur nocivité pendant des périodes particulièrement longues.
© Michielverbeek
Le problème des déchets nucléaires a été accentué du fait que certains pays les immergent en mer pour les éliminer. De plus, des accidents impliquant des navires et des sous-marins transportant et stockant du combustible nucléaire irradié se sont déjà produits, entraînant le déversement de déchets nucléaires et des pollutions radioactives dans l’océan. Depuis 70 ans d’utilisation de l’énergie nucléaire, de grandes quantités de déchets nucléaires se sont accumulés aux quatre coins du monde. Le dilemme de la gestion des déchets nucléaires et radioactifs est un défi gigantesque. Le manque d’espace dédié au traitement des déchets radioactifs fait qu’aujourd’hui, la plupart sont seulement stockés.
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Non, c’est le combustible usé des réacteurs nucléaires est la forme la plus puissante de déchets nucléaires, présentant une radioactivité très forte.
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Oui, le combustible usé des réacteurs nucléaires est la forme la plus puissante de déchets nucléaires, présentant une radioactivité très forte.
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Non, c’est le combustible usé des réacteurs nucléaires est la forme la plus puissante de déchets nucléaires, présentant une radioactivité très forte.
Le combustible usé des réacteurs nucléaires est la forme la plus puissante de déchets nucléaires, présentant une radioactivité très forte. Ils doivent être stocké en toute sécurité pendant un million d’années au moins, afin d’attendre la désintégration radioactive totale.
Texte : Daniela De Lorenzo/Bellona
Un déchet chimique dangereux est une matière solide, liquide ou gazeuse qui présente au moins une des quatre caractéristiques suivantes : inflammabilité, corrosivité, réactivité et toxicité. On y retrouve notamment les piles, les débris de construction, le gaz naturel, la combustion de combustibles fossiles, les déchets industriels, les pesticides, les herbicides, les engrais, les installations médicales, le pétrole brut ou encore le pétrole usagé.
Les déchets chimiques sont parmi les plus difficiles à éliminer, car ils sont souvent impossibles à distinguer dans l’environnement naturel et constituent une menace bien plus importante que d’autres formes de déchets.
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Bonne réponse !
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Non, ce sont les batteries, pesticides, pétrole brut et gaz naturel.
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Non, ce sont les batteries, pesticides, pétrole brut et gaz naturel.
Faire disparaître les déchets à tout prix ?
Où en sommes-nous dans le recyclage des déchets ? Selon un rapport de la Banque Mondiale, seulement 19% des déchets produits dans le monde sont recyclés ou compostés. Des chiffres encore plus alarmants en ce qui concerne le plastique : depuis 2000, sa production a doublé et 91% ne sont pas recyclés. D’ici à 2050, la Banque Mondiale estime qu’on passera de 2 milliards de tonnes de déchets par an aujourd’hui à 3,4 milliards. Ces chiffres sont si astronomiques qu’on peine à se représenter. Ils posent question sur la direction que prennent nos sociétés alors même que la communauté scientifique ne cesse de nous alerter sur la pression que nous exerçons sur notre environnement.
Des modes de traitement des déchets très différents
Que faisons-nous de tous ces déchets ? À l’échelle de l’Union européenne, qui a produit 905 millions de tonnes en 2016 (sans compter les déchets issus des secteurs du bâtiment et de l’extraction qui feraient gonfler l’addition à 2,5 milliards de tonnes), 47% des déchets suivent la filière dite de l’élimination, c’est-à-dire qu’ils finissent à la décharge (39%) ou qu’ils sont incinérés sans valorisation énergétique (1%), ou sont éliminés par enfouissement, ou bien éliminés d’une autre manière (7%). Le stockage de ces “déchets ultimes” en décharge est évidemment nuisible pour l’environnement malgré une certaine modernisation du secteur qui permet de récupérer du biogaz produit par la fermentation des déchets.
Les 53% restants sont dits “valorisés” à travers différentes opérations. Bien évidemment ces processus technologiques sont compliqués à généraliser car coûteux et uniquement possibles dans les pays les plus riches. La situation varie à l’échelle mondiale : par exemple dans les pays les plus pauvres, 93% des déchets sont tout simplement jetés dans la nature.
De grandes disparités au sein de l’union européenne
Au sein de l’Union européenne, il existe une certaine corrélation entre la taille du pays, la population et la production de déchets. Cependant certains petits États membres, souvent pris en exemple, montrent pourtant des taux de production de déchets très supérieurs à la moyenne européenne (de 5 tonnes/habitant), comme la Finlande ayant une moyenne de 22,4 tonnes/habitant en 2016, qui s’explique par une industrie minière très active. Un pays comme le Danemark, qui se positionne en exemple pour un taux très faible de mise en décharge, n’est ainsi pas pour autant un exemple en termes de production de déchets. Le pays est ainsi aujourd’hui celui qui produit le plus de déchets par personne au sein de l’UE.
Cette disparité est observée également dans les méthodes de traitement choisies. Certains États (comme la Belgique et l’Italie) ont des taux de recyclage importants, alors que la Grèce, la Bulgarie, l’Espagne et la Roumanie se limitent à la mise en décharge.
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Non, ce sont les processus technologiques de recyclage sont compliqués à généraliser car coûteux et uniquement possibles pour les pays les plus riches.
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Non, ce sont les processus technologiques de recyclage sont compliqués à généraliser car coûteux et uniquement possibles pour les pays les plus riches.
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Oui, les processus technologiques de recyclage sont compliqués à généraliser car coûteux et uniquement possibles pour les pays les plus riches.
Recycler
Aujourd’hui environ 40% des déchets valorisés sont recyclés en Europe. Ce processus est appliqué principalement pour le plastique, le verre, le métal, le papier, le bois et le caoutchouc. Dans certains cas, le déchet peut être réutilisé sans opération de traitement où une opération de “régénération” est nécessaire afin d’extraire les composants polluants avant réutilisation. Ces polluants sont considérés commes des “déchets ultimes” qui sont depuis 2002 les seuls à pouvoir être stockés ou enfouis. Les déchets organiques sont pour leur part compostés (on parle de “valorisation organique”) qui, par un processus organique, permet l’obtention d’un produit réutilisable (comme l’engrais).
Remblayer
Cette méthode consiste à tirer profit des déchets dits “inertes“ qui ne subissent pas de processus de décomposition ou qui ne brûlent pas. Ces déchets, issus par exemple du secteur de la démolition, sont utilisés dans des travaux de terrassement ou de remblai. Environ 10% de déchets valorisés en Europe y sont destinés. Notons que moins de la moitié (45%) de ces déchets inertes, qui représentent près des deux tiers de l’ensemble des déchets produits au sein de l’UE (soit 1,6 milliard de tonne), ne sont pas valorisés dans un pays comme la France.
Incinérer
Brûler ses déchets ménagers afin de se chauffer est évidemment une tradition très ancienne. Cependant c’est en Angleterre aux alentours de 1870 que les premiers essais d’incinération à grande échelle ont vu le jour avant de se répandre progressivement sur le reste du continent. Cent ans plus tard, la crise de l’énergie des années 1970 poussa les industriels à généraliser la récupération d’énergie dégagée par l’incinération soit sous forme de production d’électricité grâce à une turbine (pouvant générer environ 700 kWh d’électricité/tonne de déchets) soit en approvisionnant les réseaux de chaleurs (1500 kWh de chaleur/Tonne de déchets). Suite à ce processus, des mâchefers sont produits (recyclables en acier ou aluminum) ainsi que des cendres et des fumées qui nécessitent un traitement de par leur teneur en matières toxiques. Ces parties polluantes constituent les “déchets ultimes” de ce processus et sont mis en décharge.
Brûler des déchets, source d’énergie renouvelable ?
Au risque de “penser contre notre cerveau” comme disait Bachelard, la valorisation énergétique des déchets est considérée comme une source d’énergie en partie renouvelable. À l’heure actuelle, la réglementation européenne considère la moitié de l’énergie produite par un incinérateur comme renouvelable. En France, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 17 406 GWh d’électricité ont été produits grâce à la valorisation des déchets urbains renouvelables en 2014, contre 63 000 GWh pour l’hydroélectrique et 17 000 GWh pour l’éolien. Notons toutefois que la combustion est un des modes de production d’énergie les moins efficaces qu’il existe et qu’il produit inévitablement du gaz carbonique. Dans le cas précis des incinérateurs à déchets, on observe une perte de 60 à 70% d’énergie pour convertir la chaleur en électricité.
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Non, en 2016, 55% de tous les déchets, sauf principaux déchet minéraux, était recyclé. 45% était pas recyclé
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Oui, en 2016, 55% de tous les déchets, sauf principaux déchet minéraux, était recyclé. 45% était pas recyclé
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Non, en 2016, 55% de tous les déchets, sauf principaux déchet minéraux, était recyclé. 45% était pas recyclé
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Non, même si brûler ses déchets ménagers afin de se chauffer est une tradition très ancienne, c’était en Angleterre aux alentours de 1870 que les premiers essais d’incinération à grande échelle voyaient le jour.
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Oui, même si brûler ses déchets ménagers afin de se chauffer est une tradition très ancienne, c’était en Angleterre aux alentours de 1870 que les premiers essais d’incinération à grande échelle voyaient le jour.
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Non, même si brûler ses déchets ménagers afin de se chauffer est une tradition très ancienne, c’était en Angleterre aux alentours de 1870 que les premiers essais d’incinération à grande échelle voyaient le jour.
L’incinération
Ce mode de gestion des déchets n’est en principe réservé qu’aux déchets non valorisables biologiquement et non recyclables. Il permet de réduire drastiquement le volume de déchets (jusqu’à 90%) en les brûlant mais les effets sur la santé humaine et l’environnement restent controversés.
Méthanisation et gazéification
Plus propre que l’incinération, la méthanisation vise à récupérer méthane et gaz carbonique issus des matières organiques transformées par un processus de fermentation en anaérobie. En plus de produire du biogaz, les déchets qui résultent de ce processus (le digestat) peuvent directement retourner à la terre. À la différence de la méthanisation, la gazéification est un traitement thermochimique mais qui vise également à récupérer un mélange gazeux destiné à être utilisé comme combustible pour produire de l’énergie.
Le recyclage, un nouveau concept ?
Même si le concept de recyclage s’est répandu au cours des dernières décennies comme l’une des composantes clés des politiques modernes de réduction des déchets, il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. La pratique consistant à transformer les déchets en nouveaux matériaux et objets remonte à 400 ans avant J-C, lorsque des matériaux tels que le verre, le bronze et la poterie étaient recyclés pour réaliser notamment des pièces de monnaie et des armes.
À l’époque préindustrielle, lorsque les nouveaux matériaux tels que les métaux et les pierres précieuses étaient des denrées rares et difficiles à trouver, en particulier pendant les périodes de détresse, le recyclage des déchets était une pratique indispensable. Avec l’industrialisation, lorsque les coûts de production ont diminué en raison du développement de nouvelles technologies et de la production de masse, l’avantage économique du recyclage a cependant diminué, car il est devenu moins cher de produire et d’acheter de nouveaux produits. Malgré tout, le recyclage a été stimulé en particulier en période de déclin économique et pendant les guerres, lorsque les contraintes financières et les pénuries de matériaux ont obligé les gouvernements et les ménages à recycler les matériaux. Pendant les deux guerres mondiales, des campagnes de masse ont été mises en place dans plusieurs pays pour inciter les ménages à livrer les matériaux usagés – en particulier les métaux et les fibres de conservation.
Une réintroduction d’une ancienne méthode
Même si le recyclage n’est donc certainement pas une pratique nouvelle, son concept a changé après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il a été réintroduit dans le contexte du mouvement environnemental né dans les années 1970 aux États-Unis et en Europe occidentale. Alors que le recyclage était auparavant perçu comme une nécessité, une pratique utilisée pour tirer le meilleur parti de matériaux rares et coûteux, le recyclage est devenu comme une méthode pour réduire les grandes quantités de déchets produites et réduire la pollution environnementale. Aujourd’hui, de nombreux pays du monde entier ont mis en place des programmes de recyclage pour différents types de déchets solides tels que les plastiques, le papier et l’électronique. L’Union européenne, par exemple, a introduit une série d’objectifs ambitieux visant à augmenter les pourcentages de matériaux recyclés dans tous les États membres dans un avenir proche. D’ici 2030, 65% des déchets communaux et 75% des déchets d’emballage devraient être recyclés.
La solution au problème des déchets ?
Bien que le recyclage puisse contribuer à la réduction de la production de déchets et empêcher l’élimination de matières polluantes dans l’environnement, le concept de recyclage a également été critiqué parce qu’il est présenté comme une solution structurelle au problème des déchets solides. Même si une plus grande partie des biens produits deviendront recyclables et si les efforts de séparation et de recyclage des déchets sont accrus au niveau individuel, local et international, le recyclage ne peut à lui seul résoudre le problème sous-jacent : la production et la consommation en masse de matériaux et de produits qui ne peuvent être utilisés que pendant une courte période. En outre, en mettant l’accent sur le recyclage au niveau individuel ou des ménages comme solution, le problème des déchets est présenté comme une responsabilité des consommateurs, plutôt que des entreprises ou des industries qui sont responsables de la production des produits et des biens gaspillés. Des recherches économiques ont montré que le recyclage peut en fait conduire à un comportement plus gaspilleur et consommateur.
Réduire et réutiliser : mieux que recycler
Afin d’apporter une solution structurelle aux montagnes de déchets qui s’accumulent dans le monde, il faut en examiner les causes sous-jacentes : la production et la consommation en masse de plastiques et de produits à courte durée de vie. Pour pouvoir résoudre le problème mondial des déchets, nous devons changer notre culture de consommation, à la fois en incitant les industries à modifier la composition de leurs produits et à concevoir des produits qui durent plus longtemps, et en modifiant le comportement des consommateurs. La consommation et la production responsables sont l’un des 17 objectifs des objectifs de développement durable des Nations unies (UNSDG), un ensemble de priorités sur lesquelles 162 pays du monde entier ont accepté de travailler. L’objectif souligne qu’il est important de « faire plus et mieux avec moins ». Il est important de réfléchir à deux fois avant d’acheter un nouveau produit, même si le prix nous incite à en acheter plus.
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Non, les deux sont correctes. Pendant les deux guerres, les contraintes financières et les pénuries de matériaux ont obligé les gouvernements et les ménages à recycler les matériaux. Des campagnes de masse ont été mises en place pour inciter les ménages à livrer les matériaux usagés – en particulier les métaux et les fibres de conservation.
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Non, les deux sont correctes. Pendant les deux guerres, les contraintes financières et les pénuries de matériaux ont obligé les gouvernements et les ménages à recycler les matériaux. Des campagnes de masse ont été mises en place pour inciter les ménages à livrer les matériaux usagés – en particulier les métaux et les fibres de conservation.
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Non, les deux sont correctes. Pendant les deux guerres, les contraintes financières et les pénuries de matériaux ont obligé les gouvernements et les ménages à recycler les matériaux. Des campagnes de masse ont été mises en place pour inciter les ménages à livrer les matériaux usagés – en particulier les métaux et les fibres de conservation.
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Oui, pendant les deux guerres, les contraintes financières et les pénuries de matériaux ont obligé les gouvernements et les ménages à recycler les matériaux. Des campagnes de masse ont été mises en place pour inciter les ménages à livrer les matériaux usagés – en particulier les métaux et les fibres de conservation.
Les déchets, un business ?
La réduction des déchets n’est pas seulement importante pour prévenir la pollution des villes ; dans le contexte de la mondialisation, les effets de la surconsommation peuvent se faire sentir bien au-delà du lieu où un produit est acheté et jeté. Le moment où nous mettons nos déchets dans une poubelle recyclable n’est pas la fin de l’histoire du déchet. Depuis de nombreuses années, les États-Unis, l’Australie, l’Union européenne (UE) entre autres, comptent sur d’autres pays pour traiter leurs déchets. La moitié des plastiques collectés pour le recyclage au sein de l’UE sont exportés pour être traités dans d’autres pays, ce qui permet aux États membres de l’UE d’atteindre leurs objectifs nationaux de recyclage. Jusqu’en 2018, date à laquelle la Chine a introduit une interdiction d’importation des déchets plastiques, une grande partie des plastiques européens y était exportée. Les autres pays qui ont reçu de grandes quantités de déchets occidentaux sont notamment l’Indonésie, l’Inde, la Malaisie, les Philippines et le Bangladesh.
Polluer à l’étranger
Dans la pratique, les pays qui importent des déchets ont commencé à recevoir non seulement des déchets triés et recyclables qui respectent les normes environnementales et techniques, mais aussi de grandes quantités de matériaux mélangés et de plastiques contaminés qui ne peuvent pas être traités par les industries locales. Un rapport réalisé par Greenpeace Italie indique que seuls 20 à 30 % environ des plastiques exportés par l’Italie vers la Malaisie sont recyclables, et que près de la moitié des plastiques sont traités illégalement. En conséquence, les usines des pays importateurs ont commencé à «offrir» les déchets non traités à la communauté locale, qui à son tour brûle les piles pour en extraire les métaux précieux, ce qui provoque des émissions toxiques et de graves problèmes de pollution.
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Bonne réponse !
Le principal argument en faveur de l’expédition des déchets est que les coûts de main-d’oeuvre sont moins élevés ailleurs, ce qui permet de recycler les déchets à moindre coût. Si tous les déchets recyclables devaient être traités au sein de l’Union européenne, les coûts de traitement seraient trop élevés pour pouvoir traiter tous les déchets recyclables collectés. Par ailleurs, l’idée sous-jacente est que les plastiques et les vieux papiers peuvent être réutilisés par les entreprises des pays en développement pour créer de nouveaux produits, ce qui génère des emplois et stimule la production. En Malaisie, par exemple, l’industrie de transformation des plastiques est estimée à 755 millions d’euros. En Indonésie, le pays reçoit davantage de plastique depuis que la Chine a interdit son importation. Cela constitue une source de revenus pour de nombreux habitants. Les gens extraient des objets de valeur des décharges pour les vendre sur le marché local, ou les utilisent comme combustible pour faire fonctionner les fours et les usines.
© AFP
Arrêter le dumping
Lorsque la Chine a déclaré en janvier 2018 qu’elle n’achèterait plus de déchets plastiques à moins qu’ils ne soient purs, les exportations mondiales de déchets ont diminué de près de 50%, par rapport aux niveaux de 2016. Une partie des déchets plastiques exportés a cependant été détournée vers d’autres pays : l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont toutes connu une augmentation des importations de déchets. Lassés par les grandes quantités de plastiques et de déchets non recyclables que ces pays recevaient, de plus en plus de gouvernements nationaux ont décidé de refuser de recevoir les envois ou de les renvoyer dans leur pays d’origine. La Malaisie, par exemple, a renvoyé plus de 3 000 tonnes de déchets en 2019. «Les pays développés doivent faire face à leur propre problème de déchets et ne plus les déverser dans les pays en développement», a déclaré M. Yeo, le ministre malaisien de l’énergie et de l’environnement.
Au Bangladesh on interdit les sacs plastiques
Chaque année, on estime que 500 à 1000 milliards de sacs plastiques sont consommés dans le monde. Cela représente plus d’un million par minute ! Des milliards de ces sacs plastiques finissent à la mer, polluant les rivières et les océans. C’est pourquoi les gouvernements du monde entier ont pris des mesures pour interdire la vente des sacs plastiques. Le Bangladesh a été le premier pays au monde à imposer une telle interdiction en 2002 (pour les sacs plastique léger). D’autres pays ont rapidement suivi et depuis 2020, 74 pays ont opté pour une interdiction des sacs plastique léger, dont près de la moitié en Afrique. Les réglementations varient beaucoup d’un pays à l’autre, mais en matière de rigueur, le Kenya est en tête. Depuis 2017, les Kenyans risquent une amende pouvant aller jusqu’à 40 000 dollars et une peine de 4 ans de prison pour la production, la vente, l’importation ou même la possession de sacs plastiques.
Au Kenya ecopost transforme les déchets plastiques en bois
En 2009, Lorna Rutto a fondé EcoPost, une entreprise kényane qui recycle les déchets plastiques. Chaque mois, Rutto visite plusieurs décharges à Nairobi et y achète jusqu’à 30 000 tonnes de déchets plastiques. Ce plastique est ensuite fondu et transformé en faux bois, qui sert à fabriquer des clôtures, des panneaux de signalisation et des meubles de jardin. La ressource plastique est inépuisable : chaque jour, la capitale kényane produit 560 tonnes de déchets, dont une grande partie finit dans la nature. EcoPost a déjà réussi à recycler 3000 tonnes de plastique de cette énorme montagne de déchets. Dans les dix prochaines années, 20 900 tonnes supplémentaires seront ajoutées. Non seulement Lorna Rutto a réussi avec EcoPost à traiter cette énorme montagne de déchets, mais avec son alternative durable au bois, elle a également sauvé plus de 250 hectares de forêt et créé plus de 300 emplois.
Au Brésil, curitiba championne du recyclage
Quand on pense au sujet des villes durables, beaucoup d’entre nous envisagent Copenhague, Stockholm ou Vancouver, mais la ville brésilienne de Curitiba fait certainement aussi partie de cette liste. Située dans le sud-est du pays et comptant 1,8 million d’habitants, Curitiba est fière de s’appeler la capitale verte du Brésil. Outre un réseau de bus hyper efficace et une abondance de parcs (52 m² par habitant), Curitiba est également une championne du recyclage. La ville recycle 70 % de ses déchets en énergie ou en produits réutilisables. Mais comment font-ils ? En 1989, la ville a lancé le programme Green Exchange, qui permet aux habitants d’échanger leurs déchets contre des tickets de bus, de la nourriture et de l’argent. Ces nettoyeurs sont appelés les carinheiros, ou « ceux qui donnent des soins affectueux ». Ce programme permet non seulement de garantir que la ville reste propre, mais aussi de subvenir aux besoins quotidiens des plus de 10 000 carinheiros, qui vivent souvent dans la pauvreté. En outre, la ville encourage constamment ses habitants à trier et à recycler, entre autres par des programmes sociaux qui informent les habitants sur la gestion des déchets. Ainsi, 90 % des habitants de Curitiba trient leurs déchets.
États-unis/chine : les vers de farine mangent du plastique
La montagne de déchets plastiques cause de graves dommages à la nature dans le monde entier, mais des scientifiques ont peut-être trouvé une solution. Un groupe de scientifiques chinois et américains a découvert que les vers de farine sont capables de digérer le plastique. Ces petites larves de coléoptères d’une longueur de 1 à 5 cm, peuvent survivre en se nourrissant uniquement de polystyrène et d’autres types de plastique et restent aussi saines que les larves qui mangent du son. Les bactéries présentes dans les intestins du ver de farine transforment le plastique en matière organique et biodégradable. Les tests montrent également que les fèces peuvent ensuite être utilisées en toute sécurité comme engrais agricole. Les scientifiques veulent maintenant étudier quelles bactéries présentes dans les intestins des vers de farine sont précisément responsables de la transformation du plastique en matière organique. Ainsi, on peut espérer trouver de nouveaux moyens de décomposer le plastique ou de produire du plastique biodégradable.
La Suisse veut nettoyer l’espace
La pollution causée par l’homme ne se limite pas à la terre, mais s’étend à l’espace. Actuellement, plus de 500 000 débris, dont quelque 2 000 satellites fonctionnels et 3 000 défectueux, se trouvent dans l’orbite de la terre. Ce nombre ne fera qu’augmenter dans les années à venir. Afin de fournir à tous les habitants de la Terre un accès à Internet, des centaines, voire des milliers de satellites supplémentaires de la taille d’une table seront lancés dans l’espace. Les débris, provenant de satellites qui ne sont plus en service, constituent un risque majeur pour ce projet. Par exemple, des collisions occasionnelles entre des débris et des satellites ont lieu, ce qui entraîne encore plus de débris spatiaux. L’entreprise suisse ClearSpace a maintenant trouvé une solution à ce problème. Commandée par l’Agence spatiale européenne (ESA), ClearSpace a commencé le développement d’une dépanneuse spatiale en mars 2020. Cette dépanneuse permettra de retirer en toute sécurité les satellites cassés et autres débris spatiaux de leur orbite à partir de 2025. Le chariot capturera les débris à l’aide de quatre bras robotiques, après quoi il quittera son orbite pour se consumer dans l’atmosphère.
À Bruxelles, collectmet lutte contre le gaspillage alimentaire et Purifungi mange des mégots de cigarette
CollectMet, un groupe de bénévoles, s’engage contre le gaspillage de nourriture sur le marché de l’Abattoir à Anderlecht. Chaque semaine, ce marché de centaines d’étals attire des dizaines de milliers de visiteurs. Cependant, toute la nourriture n’est pas vendue et, bien que les étalagistes du marché baissent leurs prix en fin de journée pour se débarrasser de leur surplus, une grande partie des produits finit dans le tas d’ordures. Depuis 2015, chaque dimanche, un groupe de bénévoles de CollectMet se rend au marché de l’Abattoir pour ramasser les fruits et légumes invendus, qui sont encore parfaitement comestibles. Les aliments sont stockés dans un grand frigo, où ils sont triés afin d’être redistribués.
Les mégots de cigarette sont un désastre environnemental. Cette jeune bruxelloise à mis au point un système permettant de détruire ces mégots en trois semaines à deux mois (contre 20 à 30 ans dans la nature) : elle à inventé des cendriers « mange-mégots » qui détruisent les mégots de cigarettes grâce à l’action du mycélium du champignon. Le mycélium est un réseau de filaments qui pousse sous le champignon.
Quiz
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Non, c’est la pollution de toute la chaine alimentaire, en particulier car les animaux ingèrent du plastique.
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Bonne réponse !
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Non, c’est en collectant et en faisant fondre des déchets plastiques et en les transformant en faux bois aux multiples applications utiles. De cette façon, les forêts sont aussi soudainement épargnées.
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Bonne réponse !
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Non, c’est en collectant et en faisant fondre des déchets plastiques et en les transformant en faux bois aux multiples applications utiles. De cette façon, les forêts sont aussi soudainement épargnées.
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Non, ce sont les vers de farine.
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Bonne réponses !
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Non, ce sont les vers de farine.
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Non, c’est 200.
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Non, c’est 200.
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Bonne réponse !