La Bolivie connait des tensions politiques, économiques et sanitaires particulièrement fortes. L’élection de Luis Arce, en octobre 2020, va-t-elle changer la donne ?
La Bolivie sort d’une séquence politique difficile ouverte amorcée avec le départ précipité, en octrobre 2019, d’Evo Morales, président longtemps populaire mais qui, accusé de fraudes, avait du quitter le pouvoir et laisser la place à une équipe de transition dirigée par les partis d’opposition. Après une transition de presque un an menée par la présidente par interim Jeanine Áñez qui s’est attirée, par une gestion malhabile, une impopularité assez générale les elections d’octobre 2020 ont porté à la présidence Luis Arce, un ancien ministre d’Evo Morales.
Luis Arce a longtemps été considéré comme « l’architecte du miracle économique bolivien ». Quand il était ministre sous la présidence d’Evo Morales le PIB du pays avait été multiplié par quatre. A la même période le taux de pauvreté avait chuté de 60% à 37%. Ses détracteurs jugent cependant que ces chiffres flatteurs étaient uniquement dus à l’augmentation des prix des matières premières que la Bolivie exporte.
Aujourd’hui Luis Arce hérite d’une situation difficile, notamment du fait des ravages de la pandémie de Covid-19 qui touche fortement la Bolivie.
Dans cette émission, nous recevons Claude le Gouill, spécialiste de l’Amérique du Sud, qui revient sur cette année mouvementée et sur les défis politiques, économiques et sanitaires que traverse le pays.
Présentation : Ulrich Huygevelde
Intervenant : Claude le Gouill est chercheur associé au Centre de Recherche des Amériques (CREDA). Il est notamment spécialiste des conflits au sein du monde rural bolivien et des questions minières dans ce pays.