Israël vient de connaître en mars 2020 ses quatrième élections législatives en deux ans, signe d’une instabilité politique inédite même pour ce pays habitué aux fragiles coalitions gouvernementales.
Benyamin Netanyahou pourrait rempiler une fois encore à la tête du gouvernement. L’actuel premier ministre israélien occupe le pouvoir depuis 12 ans sans discontinuer et avait déjà été à la tête du gouvernement auparavant, ce qui fait de lui l’homme resté le plus longtemps à la tête d’Israël depuis la fondation de l’Etat en 1948. Il a fait dériver le Likoud le grand parti conservateur de plus en plus à droite de l’échiquier, menant notamment une politique sécuritaire et de plus en plus intransigeante vis-à-vis des Palestiniens.
Si les israéliens le créditent notamment de la réussite exceptionnelle du programme vaccinal dans le pays – qui soit dit en passant d’ailleurs à quasi complètement ignoré les populations des territoires palestiniens – beaucoup d’israéliens reprochent aussi à l’inamovible premier ministre un exercice du pouvoir contestable alors qu’il fait face à des poursuites judiciaires auxquelles on lui reproche de vouloir échapper en restant au pouvoir.
Samy Cohen qui vient de publier l’ouvrage « Israël, une démocratie fragile » aux éditions Fayard soutient la thèse d’une dérive « à la hongroise » de la démocratie israélienne sous le gouvernement de Benjamin Netanyahou et d’une démocratie affaiblie.
Invité : Samy Cohen est directeur de recherche émérite au CERI de Sciences po, spécialiste d’Israël.