Le Royaume-Uni avait habitué le monde pendant des décennies à une gestion politique relativement bien huilée fidèle à un héritage d’institutions multiséculaires qui ont inspiré bien des pays.
Une mécanique politique qui cependant, depuis 2016, semble avoir en partie déraillé, marquée par une instabilité gouvernementale qui atteint des niveaux inédits, à Downing street mais pas seulement. Le titulaire du portefeuille des finances a par exemple changé de mains à 4 reprises en l’espace de quelques mois. On a vu aussi les habitudes changer au sein de l’élite politique britannique, marquée par plus de populisme, de dogmatisme et parfois aussi un très net déni de réalité.
Une nouvelle tonalité politique marquée aussi ces dernières années par des promesses. Les promesses en premier lieu d’un Brexit qui semblaient déjà en grande partie chimériques dans une Europe en croissance et en paix mais qui se heurtent aujourd’hui au réel alors que l’Europe est entrée en récession et fait face au retour de la guerre.
Si le Brexit a finalement été mené à terme au bout de 3 ans de laborieuses négociations, ses conséquences ne semblent avoir fini de se faire sentir, illustrées par les récentes et profondes secousses que vient de connaître l’économie britannique qui ont fait chavirer le gouvernement de Liz Truss, 44 jours après son entrée à Downing street.
Au-delà de l’économie, les conséquences de ce brexit pourraient également se faire sentir sur l’intégrité même du Royaume-Uni alors qu’entre Edimbourg et Londres les visions de l’avenir divergent de plus en plus.
Invité : Jon Henley est grand reporter au journal anglais « The Guardian »
Cette interview a été enregistrée dans le cadre du cycle géopolitique de l’Université de NantesAnimation : Ulrich Huygevelde