Ukraine,
2 ans de guerre
50 fake news sur la guerre en Ukraine
A l’heure des réseaux sociaux nous sommes inondées d’informations sur la guerre en Ukraine et il est parfois difficile d’y voir clair. Dans ce conflit où la désinformation et la propagande pro-russe sont des armes de guerre et ajoutent de la confusion à un contexte historique et régional complexe, il devient nécessaire de démêler le vrai du faux et de démystifier un certain nombre d’idées reçues.
L’”Euromaidan” qui a entrainé la chute du président pro russe Viktor Ianoukovytch en 2014, peut-elle se concevoir comme un coup d’Etat ?
Très relayée par les sites pro-kremlin, cette information est une instrumentalisation des manifestations anti-gouvernementales de 2014, qui ont conduit à la destitution du pouvoir en place, incarné par Viktor Ianoukovytch, proche des autorités russes.
Tout commence en 2013, quand, sous la pression de Moscou, il suspend l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union Européenne qu’il s’apprête à signer, préférant se tourner vers la Russie. En novembre 2013, une vague de protestations à grande échelle, connue sous le nom d’Euromaïdan, éclate. Les manifestants dénoncent la corruption généralisée, les abus de pouvoir, les violences policières et demandent le départ de Ianoukovytch. En janvier/février 2014 cela dégénère et la répression se durcit, entraînant la mort de 108 manifestants. Le gouvernement est forcé de démissionner.
A partir de là s’enclenche un processus totalement constitutionnel, contrairement à ce qu’affirme le Kremlin. Le 21 février, Ianoukovytch et l’opposition parlementaire signent un accord pour mettre en place un gouvernement d’union intérimaire, des réformes constitutionnelles et des élections anticipées. Yanukovych fuit le pays pour se réfugier en Russie. Le lendemain, 22 février, le parlement ukrainien entérine sa destitution par 328 voix contre 0. En mai 2014, Petro Porochenko est élu président et consolide le rapprochement avec l’UE entamé pendant les présidences intérimaires.
Cependant cela ne s’arrête pas là, des manifestations séparatistes pro-russes éclatent dans le sud et l’est de l’Ukraine. La Russie profite du trouble pour annexer la Crimée, déclenchant ainsi la guerre du Donbass.
L’Ukraine abrite-t-elle des nazis ? Qu’est ce que le régiment “Azov”, présenté comme une milice néonazie par le Kremlin ?
Pour la Russie, qui prétend mener une entreprise de “dénazification” en Ukraine, le régiment ukrainien Azov est une milice néonazie à détruire.
Pour recontextualiser, le régiment Azov est un groupe paramilitaire composé de volontaires. Créé en 2014, dans le contexte de déstabilisation du Donbass par le Kremlin, avec pour but d’appuyer une armée ukrainienne manquant de moyens, le bataillon s’est illustré dans la défense de certaines villes clés. Concernant l’idéologie nazie, l’ historien ukrainien, Viatcheslav Likhatchev, dont les recherches portent sur le radicalisme de droite en Russie et en Ukraine, considère qu’ «Azov a été créé en partie par des personnes ayant un passé néonazi” Par ailleurs, le logo renvoie à l’iconographie nazie et son créateur, l’ultranationaliste, Andreï Biletsky avait affirmé en 2014 que l’une des missions était la “purification raciale de la nation”.
Cependant, les experts observent une tendance à la dépolitisation, surtout depuis l’intégration du régiment Azov à la garde nationale fin 2014. Aujourd’hui le bataillon est plus hétéroclite et
Il faut tout de même nuancer la composition du bataillon, qui est plus hétéroclite qu’il n’y paraît et l’appartenance idéologique n’est pas le seul moteur d’adhésion au groupe.
Y a-t-il une “menace” ultranationaliste en Ukraine ?
Face à l’agression russe, l’Ukraine connaît un regain indéniable de nationalisme et de patriotisme. Pour le chercheur Adrien Nonjon, «Depuis 2014, les Ukrainiens ont eu une prise de conscience de ce que c’est qu’être Ukrainien. Avant, les identités locales prévalaient. Avec la révolution de Maïdan et la guerre en 2014, les choses ont changé. On essaye de bâtir une nouvelle nation. C’est cela qui prévaut aujourd’hui.»
Ainsi, si nationalisme ukrainien il y a, il se manifeste par un positionnement en faveur du maintien de l’État Nation ukrainien. Dans la population, on constate qu’il ne remet pas en question la démocratie ni l’état de droit.
Il existe un ultra nationalisme incarné par les partis d’extrême droite (Secteur droit, Svoboda, Corps National, UNA–UNSO). Cependant il est divisé et peine à s’imposer sur la scène politique. Aux dernières élections présidentielles la coalition de ces partis Svoboda n’a pas atteint la barre des 2%.
La religion orthodoxe est-elle menacée par l’Église indépendante d’Ukraine ? Quelle est l’importance de la composante religieuse dans le déclenchement de l’invasion ?
Les Russes justifient l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la persécution des orthodoxes et affirment mener une guerre “sainte”.
En réalité, la composante religieuse est instrumentalisée pour masquer la réalité de l’impérialisme et du messianisme russe. Quand l’Ukraine faisait partie de l’Empire Russe puis de l’URSS, l’Église orthodoxe ukrainienne était sous le contrôle de l’Eglise orthodoxe russe. Dès son indépendance en 1991, l’Ukraine a cherché à s’émanciper du contrôle de Moscou. En 2019, les orthodoxes ukrainiens rejettent définitivement sa tutelle et obtiennent l’autocéphalie de leur Église, c’est-à-dire son indépendance. Ce schisme a provoqué la colère de Moscou, qui considère toujours que l’Ukraine appartient à sa sphère d’influence ecclésiale.
Des tensions se sont à nouveau manifestées en 2022 dans la région de La Laure, lieu saint orthodoxe, lorsque le pouvoir politique ukrainien a décidé de transférer sa tutelle à l’Eglise autonome d’Ukraine. Il a servit notamment de pretexte à la Russie pour justifier sa guerre “sainte”.
La langue russe est-elle interdite par la loi ukrainienne comme l’affirme Sergueï Lavrov ?
Selon le ministre des affaires étrangères russe, l’agression de l’Ukraine serait justifiée par la protection de la langue russe et des russophones discriminés. Une fois de plus, il s’agit là d’une instrumentalisation et d’une manipulation de législation ukrainienne.
En 1989, une loi consacre l’ukrainien comme langue officielle du pays. Celle-ci s’accompagne d’une série d’autres lois visant à promouvoir la langue dans les écoles, les services publics et la sphère médiatique. Elle est également la langue “par défaut” dans d’autres domaines de la vie publique tels que les bars ou chez les médecins.
Néanmoins, le russe ne fait pas l’objet d’une interdiction comme l’affirme Sergueï Lavrov. En revanche, à son arrivée au pouvoir en 2019, Volodymir Zelensky à fait de l’ukrainien la seule officielle (auparavant le russe jouissait du statut de langue régionale, ce qui permettait dans certaines régions, son emploi à égalité avec la langue officielle). Aujourd’hui, seul l’ukrainien est autorisé dans les institutions nationales et régionales ainsi que dans les entreprises. Les autres langues, y compris le russe, si elles ne jouissent plus d’un statut à égalité avec la langue ukrainienne, restent protégées pour leur utilisation dans la vie courante par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, à laquelle l’Ukraine a adhéré en 1996.
S’il y a donc bien une volonté de promouvoir la langue ukrainienne, renforcée depuis l’invasion à grande échelle, il est abusif de parler d’interdiction.
La population russophone du Donbass est-elle réprimée par les autorités ukrainiennes depuis 2014 comme l’affirme le Kremlin ?
En mai 2022, le porte parole de l’ambassade de Russie en France, affirme dans une interview que, depuis 2014, les autorités ukrainiennes répriment la population russophone du Donbass, mentionnant le chiffre de “14000 victimes.
Ce chiffre existe mais il a été déformé et manipulé. Selon l’ONU, 14000 personnes sont mortes entre 2014 et 2021 au cours des affrontements dans le Donbass qui oppose l’armée ukrainienne supplée par des unités indépendantes et les combattants pro-russes du Donbass, armés et pilotés par le Kremlin. Il s’agit donc, du bilan total, les deux camps confondus.
De plus, isoler la population russophone du Donbass est un contresens car la grande majorité est russophone. Il est donc improbable qu’il y ait eu une stigmatisation de cette dernière.
L’Ukraine est-elle un pays profondément divisé linguistiquement ?
Depuis son indépendance en 1991, l’Ukraine est un pays où cohabitatent une grande variété linguistique, notamment au niveau de Dniepr (ukrainien, russe, yiddish, ruthène, roumain, biélorusse, tatar de Crimée, bulgare, hongrois, polonais, arménien, allemand et grec).
La région du Donbass est-elle « plus russe qu’ukrainienne » ?
Il s’agit là d’une réthorique récurrente du Kremlin, basée sur l’idéologie panslaviste et panrusse qui considère les trois peuples slaves comme « frères de culture » : les Russes, les Biélorusses, et les “Petits Russes“. Vladimir Poutine rejette depuis son arrivée au pouvoir le découpage des frontières après l’implosion de l’URSS et a même été jusqu’à affirmer que la Russie “n’a pas de frontière”.
Par ailleurs, si la langue russe prédomine largement dans le Donbass (75% de russophones), cet argumentaire ne constitue en aucun cas une base pouvant justifier l’agression Russe. L’annexion de ces territoires est bien illégale en droit international.
La Crimée est-elle une terre historiquement russe ?
Historiquement, la Crimée a été sous domination de plusieurs Empires : ottoman puis russe, lorsque, en 1783, l’impératrice russe Catherine II annexe la Crimée. Pendant la période soviétique, elle est rattachée à la République socialiste soviétique d’Ukraine. Puis, quand cette dernière obtient son indépendance, en 1991, elle demeure une région de l’Ukraine.
Au regard du droit international, la Crimée fait donc partie de l’Ukraine, son annexion est donc une violation de l’intégrité du territoire ukrainien.
On entend parfois l’expression « Kyiv est la mère des villes russes », est-ce vrai sur le plan historique ?
Jusqu’au 12ème siècle, Kyiv était la capitale de l’ancien Etat Rus de Kyiv, qui a éclaté au 12ème siècle, bien avant l’apparition de l’Etat connu sous le nom “Russie”. Il n’y a donc aucune filiation entre l’Etat Rus de Kyiv et la Russie.
Les racines de l’Etat russe moderne, sont à retrouver directement dans la Russie tsariste, qui est elle-même héritière du Grand-Duché de Moscou, ou “Moscovie”, avec sa capitale à Moscou. Ainsi, la «mère des villes» de la Russie moderne est, de fait, Moscou.
Des “experts de la Russie” affirment que l’Ukraine aurait violé sa Constitution de 1991 en ne respectant pas son principe de neutralité. Qu’en est il réellement ?
Cette information est relayée par le média de propagande russe Pravda. Mais ceci est inexacte. Le texte qui mentionne la neutralité est la déclaration d’indépendance de 1991 et non pas la Constitution de 1996. Or la déclaration n’a aucune valeure légale.
De plus, cette allusion à la neutralité doit se comprendre davantage comme un principe de non-alignement afin de tenter d’échapper au contrôle de Moscou après la chute de l’URSS.
Au moment du référendum de 1991 sur l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’URSS, les ukrainiens voulaient-ils vraiment être indépendants ?
Ce référendum s’est tenu le 1er décembre 1991 avec une participation élevée (84%). Le OUI l’a emporté à 92,3 %.
Dans les régions revendiquées et ou annexées par la Russie le OUI à l’indépendance de l’Etat Ukrainien était, déjà à ce moment là, très majoritaire : Kherson : 92,61% // Kharkiv : 89% // Odessa : 88% // Louhansk 86%. Seule la Crimée a manifesté une plus forte adhésion à la Russie, avec 56% de la population en faveur de l’indépendance tout de même.
Les habitants des régions occupées par la Russie, n’ont-ils pas exprimé leur volonté politique d’appartenir à la Russie lors de référendums ? l’Ukraine nie-t-elle l’expression populaire ?
ll s’agit de référendums fictifs, en aucun cas libres ou démocratiques. Les électeurs ont été contraints à voter, des soldats armés allant de porte en porte pour recueillir les votes, ce qui est en contradiction directe avec la Constitution ukrainienne. L’ensemble du processus a violé le droit international et a été condamné par les résolutions des Nations unies sur l’annexion.
Les poulets ukrainiens ont-ils envahi le marché européen ?
Les agriculteurs européens dénoncent une concurrence déloyale vis-à -vis des produits ukrainiens qui sont exemptés de droits de douane depuis 2022. Objectif de Bruxelles : soutenir l’économie du pays en temps de guerre.
En conséquence, les importations de poulet ukrainien dans l’UE ont explosé de plus de 127% sur la viande fraîche. En 2023, 230 000 tonnes de poulets ukrainiens ont été importées en Europe. Mais ont-ils, réellement sapé la volaille européenne ? Selon les données de la Commission européenne, les importations de volailles ukrainiennes en volume représentaient ainsi sur les cinq premiers mois de l’année 2023 : 27% des importations totales de l’UE. Elles représentaient seulement 13% en 2021. Il y a donc une forte augmentation des importations de volailles ukrainiennes mais c’est moins que le Brésil (36%). Il n’y a donc pas une inondation du marché européen, qui importe déjà la moitié de son stock de volaille
À l’époque du président pro-russe Viktor Ianoukovytch, la corruption régnait en Ukraine. La population semble dire que ce problème n’a pas été résolu. Qu’en est-il réellement ? Alors que le président Zelensky avait fait de la lutte contre la corruption une de ses promesses de campagne majeures, participe t-il lui-même à la corruption ?
Pour Nicolas Tenzer, politologue, spécialiste des questions internationales, la corruption n’est pas éradiquée dans le pays, elle serait surtout plus discrète, moins exposée. En revanche, il note de réels progrès accomplis. Volodymyr Zelensky participe de ce mouvement vers une plus grande transparence notamment en inculpant ses anciens amis. Dans la perspective de rejoindre l’UE, on note une véritable dynamique de lutte contre la corruption.
Volodymyr Zelensky a- t-il détourné 400 millions de dollars d’aide à l’Ukraine à des fins personnelles (biens immobiliers, yachts…) comme on a pu le voir circuler sur le réseau social X en mai 2023 ?
En guise de preuve, les internautes joignent l’extrait d’une émission de la chaîne LCI, qui évoque trois demeures luxueuses achetées en Crimée, en Italie et en Angleterre grâce aux fonds d’aide à l’Ukraine.
Il s’agit une FAKE NEWS. L’extrait est tronqué. Loin de confirmer ces accusations, l’émission d’origine explique au contraire qu’elles sont infondées. Comme l’AFP l’avait également montré, les prétendus documents d’achat étaient falsifiés.
La population russe soutient-elle la politique extérieure menée par Vladimir Poutine ?
(j’ai eu du mal a trouver des chiffres pour cette question)
Selon les dires du Kremlin, la population soutient largement l’offensive russe en Ukraine. La réélection de Vladimir Poutine pour 6 ans avec 87% des voix en serait la preuve.
Selon les données de Statistica, 58 % des Russes interrogés en mars 2024 souhaitent un cessez-le-feu avec l’Ukraine. En février 2023, l’institut de sondage russe, réputé indépendant et fiable, Levada, annonçait que 83% des russes étaient satisfaits de l’action de leur président. On peut en revanche craindre une autocensure de la part de la population.
On a vu circuler sur les réseaux sociaux des vidéos et commentaires d’internautes laissant penser que Vladimir Poutine « déplaçait » des missiles nucléaires, doit-on croire ces vidéos ? Y a t-il un réel risque de conflit nucléaire ?
Ces vidéos sont authentiques et récentes mais elles sont sorties de leur contexte. Il s’agissait en fait des préparatifs de la parade militaire de mai 2024.
En réponse aux déclarations d’Emmanuel Macron ou de la première ministre estonienne, Kaja Kallas, Vladimir Poutine a annoncé lors de son discours à la Nation (février 2024) “Nous avons aussi des armes capables d’atteindre des cibles sur votre territoire”. Par ailleurs, Moscou affirme que l’élargissement de l’OTAN est une “provocation” constituant un “réel” risque de conflit nucléaire.
Pour le moment, il ne s’agit que de menaces proférées par le Kremlin. L’escalade nucléaire ne semble pas être pour tout de suite.
Les sanctions économiques instaurées par l’UE sont-elles “illégales et nuisibles” pour le monde entier ? Sont-elles par ailleurs, réellement efficaces ?
Le discours du Kremlin remet en question la légalité et l’efficacité des sanctions. Moscou soutient qu’elles n’auraient « aucune incidence sur l’économie russe » qui ferait preuve d’une grande « flexibilité » et « résistance ».
Du point de vue de la légalité, toutes les sanctions de l’UE respectent pleinement le droit international. Par ailleurs, elles sont relativement efficaces dans la mesure où elles réduisent les moyens dont dispose la Russie pour financer la guerre . 70 % des actifs du système bancaire russe font l’objet de sanctions. Environ 20 milliards d’euros d’avoirs ont été gelés.
Ces mesures ont eu un effet sur l’économie russe dès les premiers mois de la guerre. En 2022, le déficit budgétaire de la Russie a été multiplié par 14. L’économie s’est contractée de 5 % en 2022. Cependant l’économie russe est plutôt résistante et a rebondi en 2023 avec une croissance évaluée à 3,6% (selon données russes).
Toutefois, cette croissance est due à l’effort de guerre et le fonctionnement à plein régime de son complexe militaro-industriel. Il n’y a aucun investissement dans les services publics: santé, éducation, recherche, protection sociale…
On entend fréquemment que l’UE ne peut pas survivre sans les ressources énergétiques provenant de Russie, dans quelle mesure sommes-nous dépendants de ces ressources ?
L’UE a pris de multiples contre-mesures afin d’accroître la sécurité énergétique (cf. plan REPowerEU) + Les réserves de gaz souterraines de l’UE ont été remplies à plus de 95 % de leur capacité, un chiffre bien supérieur à l’objectif de 80 % fixé pour le 1er novembre 2022. L’Europe a fait face aux hivers et a réussi à résister au chantage énergétique russe.
L’Ukraine va-t-elle entrer prochainement dans l’Union européenne ?
Le premier accord de partenariat et de coopération avec l’UE a été signé en 1994 s’alignant ainsi sur les objectifs d’adhésion de long terme. En 2005, le Plan d’action conjoint UE-Ukraine, destiné à servir de cadre aux réformes à effectuer, a été adopté. Un nouvel accord d’association a été signé en 2014 pour renforcer les liens politiques et économiques de l’UE et de l’Ukraine.
Le 28 février 2022, quelques jours après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, Kiev effectue une demande officielle d’adhésion. Après un avis positif de la Commission européenne, le Conseil a à son tour validé à l’unanimité la candidature ukrainienne le 23 juin 2022. En novembre de la même année, la Commission a recommandé d’ouvrir les négociations, qui ont débuté depuis décembre 2023.
Le processus sera long et complexe car plusieurs difficultés pèsent sur sa candidature et en premier lieu la guerre qui traverse le pays. Le conflit rend impossible toute garantie de stabilité des institutions et de viabilité de l’économie. De plus, le pays a encore de gros efforts dans la lutte contre la corruption (l’Ukraine est le pays le moins bien classé d’Europe selon le baromètre de la corruption de 2021 établi par l’ONG Transparency International. L’Europe des 28 n’est donc pas pour si tôt.