Il y a 100 ans, la Belgique voit le monde.
1918. La Grande Guerre est sur le point de se terminer. Les belligérants sont à bout de souffle. L’effort de guerre a été des plus éprouvants car personne ne s’attendait à une telle longueur et intensité des combats. Mais les pays ont aussi été traversés de l’intérieur par leurs propres bouleversements et non des moindres : l’Empire russe est balayé par la révolution bolchevique, la famine qui a ravagé l’Allemagne à cause du blocus allié déclenche une vague révolutionnaire qui met en place la République de Weimar, l’Empire ottoman est décimé et ses ruines fourniront la base d’une nouvelle région du monde, le Moyen Orient. Les Balkans se débarrassent définitivement des régimes impériaux ottoman et austro-hongrois et des entités politiques nouvelles apparaissent comme la première Yougoslavie – le Royaume des Croates, Serbes et Slovènes – ou encore la Tchécoslovaquie. Les exemples nationaux pullulent. La guerre a mobilisé tellement de forces qu’elle a travaillé de l’intérieur tous les pays impliqués, notamment en faisant apparaître de grands mouvements syndicaux, féministes, nationalistes. Sans en estimer encore la portée, la Première guerre mondiale ouvre la brèche aux revendications civiques.
C’est une reconfiguration complète du monde à laquelle la Belgique assiste. L’avènement des États-nations et la généralisation du système républicain impose une nouvelle géographie mondiale et de nouvelles frontières. Si les régimes politiques impériaux sont désormais rendus caduques car remplacés par l’avènement républicain, il n’en reste pas moins que l’impérialisme perdure sous une autre forme : la colonisation bat son plein et les conquêtes expansionnistes sont à leur apogée.
C’est à travers les yeux des ambassadeurs belges installés aux quatre coins du monde, témoins directs des bouleversements locaux, que cette exposition propose de revenir sur la manière dont la Belgique perçoit le monde au moment de la sortie de guerre des belligérants. Elle privilégiera des documents d’archives – télégrammes, photographies, extraits de journaux, cartes géographiques, datant de la période d’après-guerre – et éclairera sur les situations nationales de chaque pays enrôlé dans la guerre.
Il y a 100 ans, la Belgique voit le monde.
Du mardi au vendredi → 12h à 18h
► Géopolis